Bruno Merle apporte avec Felicità un souffle nouveau et moderne en réfléchissant sur la fonction de la fiction et ses limites avec le réel, dans une mise en abyme de son travail de cinéaste mais aussi de conteur.
C’est là que le cinéaste intéresse, prenant à contre-pied les attentes du spectateur, le surprenant grandement, remettant en question la perception de ce qu’il voit et entend, de ce qui lui est dit, le faisant s’interroger sur le pouvoir à la fois trompeur mais aussi créatif des mots, le faisant douter de la réalité qui se trouve menacée par le mensonge de la fiction.
Si cette liberté créative insuffle un nouvel élan aussi intrigant que jouissif, elle ne dissimule pas pour autant d’autres fragilités évidentes qui ternissent le tout. À commencer par le jeu des acteurs : même si Pio Marmaï joue parfois plutôt juste, il est globalement mal dirigé, de même que tous les acteurs de manière générale (à l’exception peut-être d’Orelsan, dont le rôle est cependant mineur). Ensuite, pas mal d’invraisemblances et d’événements assez difficiles à croire traversent le scénario. Enfin, à cela vient s’ajouter à une surcharge dramatique superficiellement amenée, parfois à la limite du pathétique.
Une recherche intéressante du point de vue de l’écriture, malheureusement insuffisante pour porter le film.