Décidément cette année 2023 est vraiment sous le signe de la nostalgie de l'enfance. "Falcon Lake", "The Innocents", "Papa" et maintenant "Felicità" je crois bien que le moi du passé me manque un peu... D'ailleurs, ça intéresserait surement ma psy, enfin bon, je m'égare !
Après un deuxième visionnage de "En Corps", dernier-née de Klapisch qui m'avait beaucoup déçu à sa sortie, est mieux passé lors de ce second visionnage, mais il reste selon moi son film le moins réussi. Malgré tout, dedans, il y a un Pio Marmaï en pleine forme et qui m'a rappelé que c'est un acteur que j'affectionne particulièrement, mais dont j'ai raté de nombreux films. Et notamment "Félicità".
"Felicità" nous raconte les 24h tumultueuses d'une famille bohème. Tommy est impatiente de rentrer au collège tandis que ses parents, Tim et Chloé, relativement immature, essaient de fuir un passé quelque peu difficile. Au-delà de nous raconter la belle histoire d'amour d'un trio familiale, "Felicità" nous parle de cet enfant que nous étions et que nous gardons en nous à l'âge adulte. Cependant, il y a une vraie frontière entre les enfants et les adultes : Les responsabilités. "Felicità" c'est exactement ça : Comment garder cette enfant en nous, quand devenir un adulte nous éloigne de plus en plus de cette innocence enfantine ?
Cette frontière existe dans ce film grâce à une véritable alchimie entre nos trois acteurs. J’ai adoré le personnage de Chloé incarné par Camille Rutherford que je ne connaissais pas et qui malgré son temps d’écran plutôt moindre nous accroche tout de suite dans son rôle de jeune maman un peu lunaire éperdument amoureuse de la jeune famille bancale qu’elle a fondé avec Tim. Pio Marmaï nous enchante avec ce rôle d’homme/enfant aussi irresponsable que touchant et s’amuse énormément avec sa jeune partenaire de jeu : Rita Merle.
Encore une fois, j’ai été terriblement impressionné par le jeu de la jeune Rita, j’ai vu de nombreux films ayant pour rôles principaux des enfants, mais à chaque fois, je suis bluffé par la capacité qu’ils ont à simplement jouer ! Rien n’est jamais calculé tout paraît totalement naturel et me rappelle les belles années de mon enfance ou moi aussi, je jouais à être un chevalier, un pirate et autre. Sauf qu’ici Rita doit jouer un enfant-adulte, parce que dans cette histoire, c'est sûrement elle la plus responsable et pourtant sa position d’enfant lui oblige à ne jamais contredire les choix de ses parents. Cependant, ce sont leurs choix qui ont mené Rita à avoir une vie « anormale ».
Toute cette question de choix est superbement bien emmenée par le réalisateur Bruno Merle qui par quelques belles idées de mise en scène « surréalistes » nous questionne, nous aussi, sur les chemins que nous avons fermés ou ouverts selon nos choix. Comme le dit un personnage du film dans ce qui doit être ma scène préférée : « La vie, c'est comme un angle »
Vous l’aurez compris, « Felicità » est une nouvelle fois un film qui vous touchera si vous êtes sensible au rapport à l’enfance. On y retrouve cet imaginaire, cette insouciance et ce besoin de liberté des enfants grâce à une mise en scène très réussie et inspirée. Les acteurs sont géniaux, c’est véritablement bien écrit et le côté « road-movie » fonctionne à merveille, foncez !