Un documentaire assez original qui dresse le portrait d'un Fellini spirituel par le biais d'archives rares ou inédites et retranscrit l'esprit vagabond du cinéaste par ses propres dessins.
Pour une fois cela va au dela du simple exercice promotionnel qui chante les louanges d'un génie, dont Arte s'est malheureusement fait une certaine spécialité ces dernières années. La qualité des interventions de certains proches apporte une réelle crédibilité (même si on évite pas certains griefs de célébrités criant au démiurge, fort heureusement c'est assez court et pas nuisible à la réussite de l'ensemble).
Certains aspects abordes sont globalement plutôt connus des cinéphiles, tandis que la plupart éclairent d'un nouvel œil l'imaginaire foisonnant et gargantuesque du farceur italien. Son rapport étroit à la psychanalyse qui irrigue une part non négligeable de sa création, ses doutes sur le fondement du catholicisme et l'ambiguïté qu'il entretient avec le clergé dont la figure tutélaire aurait pour visage Marcello Mastroiani, sans qu'elle en soit son essence unique.
Sans doute le rêve tient t'il une place prépondérante dans son œuvre, en partie du à son éducation et les rencontres qu'il fut amené à faire pour son travail. En particulier un homme qui lui tiendra lieu d'exegete pendant toute sa vie. Fallait il pour autant surinterprete cette analyse comme semble le faire ce documentaire? Difficile de répondre à cette question. En artiste intransigeant, Fellini avait également une très grande oreille musicale et sa collaboration féconde avec Nino Rota tient une place importante. Ceci est bien mis en avant, tout autant que le mystère qui entoura sa réelle personnalité et sa vie privée.