Un an après Female Ninjas Magic Chronicles, voici que débaroule un deuxième opus, toujours réalisé par Masaru Tsushima, toujours avec un budget proche du néant, mais toujours avec une envie de malgré tout faire les choses bien. Oui, je vous avais prévenus que je me lançais dans la saga, alors vous allez en manger dans les semaines qui viennent de la femme ninja courtement vêtue usant de ses charmes et de techniques improbables pour arriver à lutter contre des hommes ninjas usant de techniques qui le sont tout autant. Autant vous le dire tout de suite, et ce malgré une formule assez similaire, on est ici un cran nettement au-dessous du premier film. C’est le même, en moins bien, et ce malgré des idées toujours aussi barrées. C’est juste… plus sage, alors que c’est justement le côté bien pété du premier qui faisait son charme.


S’inspirant toujours de faits historiques, avec des personnages ayant réellement existé, mais arrangeant tout cela à sa sauce, ce deuxième volet de Female Ninjas Magic Chronicles se déroule en période de persécution du christianisme au Japon. Le Vatican a envoyé 150000 pièces d’or au Japon afin de faire développer la religion chrétienne au pays du soleil levant. Lorsque cela arrive aux oreilles d’un shogun local, ce dernier embauche un samouraï déchu et ses sbires afin de retrouver cinq clochettes sur lesquelles est inscrit l’endroit où ce fabuleux trésor est caché. Sauf que ces cinq clochettes sont détenues par cinq femmes ninjas qui les ont cachées dans… leur vagin. Oui, ça ne s’invente pas, c’est japonais, ne cherchez pas. En gros, on va prendre la même recette que le premier film et on recommence. Le schéma est à quelque chose près le même que le premier film. Cinq femmes ninjas, cinq méchants ninjas. A chaque fois un des méchants ninjas va récupérer une clochette, tuer la fille, mais mourir également. Puis on passe au suivant, et ainsi de suite jusqu’à l’affrontement final entre le dernier ninja et la dernière ninja. En parallèle de tout ça, le film va s’attarder sur l’histoire d’amour entre le samouraï déchu, devenu aveugle suite à un affrontement, et une prostituée qu’il a un jour protégée. Et c’est là la première erreur du film, cette histoire prend beaucoup trop de place dans le récit et ce n’est pas ce qu’on est venu chercher en se lançant dans le film. On veut des ninjas qui se frittent, avec des techniques improbables, et si on a des boobs en plus, et bien c’est la cerise sur le gâteau. Deuxième erreur, Female Ninjas Magic Chronicles 2 est bien moins improbable niveau érotisme que son ainé. Certes, on a droit à une séance de torture rigolote avec une plume de paon, mais les techniques ninjas du premier film, uniquement là pour mettre les protagonistes féminins à poil, sont plus sérieuses, et pas vraiment utilisées pour déshabiller de la minette pas farouche.


Mais citons-en quelques-unes malgré tout car elles restent parfois funs. On a la technique de la fleur de cerisier : des fleurs de cerisiers sont envoyées sur une femme qui va soudainement avoir très chaud (sexuellement parlant) et une envie irrésistible de faire des choses à l’homme qui les a lancées. Ce dernier n’a plus qu’à aller chercher la clochette dans l’entrejambe. La technique du Luth : le ninja joue du luth, et la cible a soudainement envie de toucher les cordes du luth qui sont faites en toile d’araignée renforcée. La fille se bloque donc les mains sur le luth et est à la merci d’un tripotage de vagin pour récupérer la clochette. Ou encore la technique de la Bulle d’eau de la Lune. Une bulle d’eau gigantesque sort de l’entrejambe de la femme ninja, façon ballon de baudruche, et la cible, un méchant ninja si possible, se retrouve enfermé dedans, respirant du gaz empoisonné qui s’y trouvait. Ce n’est là qu’un petit échantillon bien entendu. La mise en scène est plutôt correcte, bien que très téléfilm, avec des décors et costumes plutôt sympathiques compte tenu du faible budget du film. Certains plans sont étonnement très jolis, jouant avec les effets d’ombre et de lumière. Les effets spéciaux sont par contre toujours aussi spéciaux, avec des incrustations moches comme tout, mais renforçant encore plus l’aspect kitch du film. Comme dans le premier film, les combats sont correctement emballés, sans jamais être mémorables non plus car desservis par un montage parfois en roue libre. Mais ce qu’il ressort de Female Ninjas Magic Chronicles 2, c’est qu’il est clairement moins barré et surtout moins fun que le premier film et ça, ça joue clairement en sa défaveur…


Ce deuxième opus est clairement en deçà du premier, bien qu’il reste malgré tout regardable. Espérons que la saga n’empire pas à chaque épisode, sinon on risque de finir dans les tréfonds obscurs de la bisserie japonaise.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-female-ninjas-magic-chronicles-2-de-masaru-tsushima-1992/

cherycok
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le 20 oct. 2022

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