C’est le même, en moins bien

Masaru Tsushima semble être fier de sa saga Female Ninjas Magic Chronicles. Trois bouts de ficelles, des actrices peu farouches pour se dénuder, des similis combats, et le public semble être au rendez-vous puisqu’il rempile ici pour un troisième opus un an à peine après la sortie du 2ème film. Troisième film sur une saga qui en comporte neuf et déjà le côté répétitif de la chose commence à être là. C’est le problème des trop longues sagas de films, si rien n’est fait pour essayer de renouveler et que ça se contente de surfer sur ce qui a fait le succès des précédents, on commence très vite à tourner en rond et à sentir le réchauffé (coucou la saga Puppet Master). C’est le principal problème de ce troisième film dont nous allons parler aujourd’hui, le plus court de l’ensemble de la saga, 1h13 au compteur génériques compris. On a l’impression de voir le même film pour la troisième fois, mais en moins bien, l’effet de surprise étant passé.

Le scénario est des plus simples. Le Shogun est mou de la tige, et comme il n’est déjà pas bien en forme, il faut que quelque chose soit fait pour qu’un héritier arrive rapidement. Ni une ni deux, les têtes pensantes du gouvernement missionnent un samouraï et ses sbires femmes ninjas pour aller à Kyoto récupérer un ouvrage qui décrirait les meilleures positions sexuelles, et ce afin que le shogun soit un peu plus raide du slibard pour procréer. Sauf qu’à Kyoto, le clan Tenyaku a vent de la chose et refuse de prêter l’ouvrage sacré. Afin qu’il ne soit pas récupéré, il est confié à une femme qui a pour mission de le cacher. Elle sera protégée par de vilains pas beaux ninjas qui n’ont pas leur bitounette dans la poche. L’affrontement s’annonce terrible, les parties de jambes en l’air également. Qui aura le dessus ? Ah ah, le suspense est insoutenable ! La recette fonctionne, on prend les mêmes, on retrouve dans ce Female Ninjas Magic Chronicles troisième du nom les mêmes mécaniques que dans les deux films précédents. On va avoir X ninjas femmes, le même nombre de ninjas hommes. Chaque ninja femme va rencontrer, se battre, avoir une relation sexuelle avec son homologue masculin, puis tous les deux vont mourir suite à des techniques ultra secrètes ninjas, réduisant à chaque scène le nombre de ninjas restants dans chaque camp. En dehors de cela, pas grand-chose, si ce n’est des échanges plus ou moins intéressants et un retournement de situation qu’on voit venir à des kilomètres.

Pour avoir l’avantage sur les ninjas, nos femmes ninjas vont devoir utiliser leurs atouts de femmes et leurs techniques ninjas sexuelles. De leur côté, les hommes ninjas vont devoir leur montrer les positions sexuelles du livre car ils ne veulent pas donner le livre (mais donner les infos, pas de souci). Citons par exemple la technique des cheveux qui pleurent, où ces derniers s’allongent pour aller étrangler leur cible. On citera également la technique du ver à soie ninja grâce à laquelle de la soie sort du vagin et forme un cocon autour de sa proie qui meurt étouffée. On rigolera devant la technique de la douche de lait brûlante dans laquelle du lait chaud et acide jailli des attributs mammaires de notre ninjette et fait fondre l’assaillant. Ou encore la technique des bulles de crabe. Là, de la mousse sort du vagin, en grande quantité, et engloutit la cible qui meurt euh… noyée j’imagine ? Et donc, de l’autre côté, on a droit à des postures sexuelles, mais rien de foufou là-dedans alors que le Kamasoutra regorge de positions rigolotes et/ou insolites. Mais ce n’est pas suffisant pour passionner réellement le spectateur qui sent à plein nez le réchauffé, avec en plus une fin à l’eau de rose réellement peu inspirée. On se raccrochera au kitch de l’ensemble, plein de charme désuet, aussi bien au niveau des décors que dans les éclairages colorés pour cacher la misère, ou encore au physique de ces demoiselles vraiment pas farouches. Mais on a réellement l’impression de voir le même film, en moins bien.

Ce troisième opus de la saga Female Ninjas Magic Chronicles ne cherche jamais à innover et se contente d’utiliser de nouveau la même formule. C’est toujours sympa, mais ça s’essouffle grandement et on espère que la suite amènera de la nouveauté.

Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-female-ninjas-magic-chronicles-3-de-masaru-tsushima-1993/