Heureuse surprise, comme il en arrive souvent avec les pinku Riga nippons. Je ne connaissais pas ce Kichitaro Negishi. Je suis bien plus au courant que les Noboru Tanaka, les Kôji Wakamatsu ou les Yasuharu Hasebe sont capables de faire avec le sous-genre érotique des pinku, leurs audaces incroyables, leur invention, leur liberté éclatante, leur grâce créative pour résumer.


Dans la transgression, ce Kichitaro Negishi se pose comme un sacré audacieux également! Difficile de m'en expliquer précisément sans spoiler. Déjà, on peut dire que le scénario par sa structure, par ce qu'il raconte aussi évidemment, offre de nombreux détours et surprises. Tout cela pour parler du sentiment de culpabilité surtout. Du moins est-ce mon impression.


Si je devais résumer, je dirais qu'il s'agit d'une prof qui, retrouvant une ancienne élève dans un commissariat de police, se rend compte qu'elle a accusé de viol -à tort- le père de cette jeune fille, ce qui eut de nombreuses conséquences bien entendu. De fait, un trio de personnages tourne autour de cette méprise à l'origine de l'explosion de leurs vies. Et donc l'audace se révèle surtout particulièrement dans le scénario, le film aboutissant à des extrémités mélodramatiques pour le moins osées me semble-t-il.


Et l'investissement du personnage joué par Yuki Kazamatsuri rend son action tout à fait crédible. Le résultat est aussi émouvant.


Peut-être qu'une photographie un chouïa plus chiadée aurait fait un très grand film? La réalisation de Kichitaro Negishi est plus que correcte. Il fait montre d'ingéniosité à défaut d'une personnalité extraordinaire. J'imagine ce que Chûsei Sone, Tanaka, Wakamatsu ou Teruo Ishii auraient fait avec cette histoire. Mais Negishi livre un film qui ne laisse pas indifférent. Je suis dorénavant curieux de voir d'autres films de ce cinéaste.


Son casting est intéressant. Malgré un physique chétif, Yuki Kazamatsuri est une actrice intrigante. Son jeu est plaisant. Elle a là un personnage passionnant, flirtant avec des états psychologiques extrêmes. Il est également très casse-gueule. Or, elle en tire une substance pas loin d'être gracieuse, touchante. J'avoue que peu emballé par son physique malingre, j'ai été pourtant ému par sa prestation.


Noboru Mitani est lui aussi doté d'un physique pour le moins original. Negishi a sans doute sciemment réuni ces deux-là, signe le plus révélateur de l'intelligence de cette production, ce duo fonctionnant parfaitement.


Enfin, la petite Ayako Ohta est elle aussi une actrice qui retient l'attention, en adéquation avec son personnage. Petite, menue, elle a encore un visage quelque peu enfantin. Ses rapports à la sexualité et plus encore avec son père et cette prof sont très mystérieux, restent mal définis, ce qui nimbe son personnage d'une espèce d'aura qui n'est pas sans poésie. Ses ambiguïtés servent joliment son personnage.


Encore une fois, un pinku eiga m'aura frappé. Bien sûr de nombreuses scènes érotiques imposées par le cahier des charges de ce genre de production émaillent le scénario de façon artificielle. Mais il faut en faire abstraction pour goûter à ce conte moral peu commun. J'aime décidément les interrogations auxquelles se livre le cinéma bis japonais jusque dans ces productions les plus reculées.


http://alligatographe.blogspot.fr/2015/05/onna-kyoshi-yogoreta-hokago.html

Alligator
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le 7 mai 2015

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