Femmes criminelles par Ryo_Saeba
Voici donc le 2e volet de la série des "Joys of Torture" qui en comporte 8, tournés entre 1968 et 1973 et dont le but est de représenter différentes tortures plus vicieuses les unes que les autres, infligées à des femmes ; seul " Yakusa Keibatsushi : Lynch " dépeint celles infligées aux hommes. Une autre particularité de cette série de films est que ce sont tous des films à sketchs hormis le 4e volet : " L'Enfer des tortures " racontant la guerre sanglante entre deux tatoueurs se livrant à un concours de tatouages sur des prostitués afin de gagner les faveur d'une femme.
Dès le générique d'introduction, le ton est donné, après l'explication d'une voix off sur les terribles tortures infligées aux criminelles du 17ème siècle au Japon, la démonstration visuelle des châtiments est immédiate. Ainsi on peut voir une femme, attachée à un arbre, se faire décapiter avant que son corps ne soit coupé en deux, puis une autre attachée à un piquet que l'on recouvre de paille à laquelle on met le feu et enfin un bel écartèlement d'une femme dont les jambes sont reliées à deux chevaux lancés au galop qui déchirent littéralement les 2 membres inférieurs.
Le 1er sketch est assez court et raconte l'histoire de Mitzu, une jeune femme dont le frère se voit gravement blessé par une poutre qui lui tombe sur la tête. N'ayant pas l'argent pour payer les soins, un homme important du village lui propose de payer le docteur mais en contrepartie il obligera Mitzu à coucher avec lui. Comme d'habitude Teruo Ishii ne recule devant aucun tabou, exposant ici le thème de l'inceste entre Mitzu et son frère mais pas en vue d'en faire une critique, c'est seulement un moyen pour réaliser une scène d'amour érotique de plus. Car il faut bien le comprendre, Teruo Ishii est un pur cinéaste de studio qui enchaîne les films à une vitesse folle et tourne ce qu'il lui fait plaisir. Intellectualiser son cinéma en cherchant par exemple des références au Marquis de Sade (dont Teruo Ishii avoue n'avoir jamais lu un ouvrage) serait une erreur.
Mais ce cinéma d'exploitation japonais est souvent jouissif et possède un esthétisme unique qui émerveille par sa beauté, sa sensualité et son érotisme de l'image qui ne laisse pas insensible. Et c'est une des composantes du 2e sketch qui raconte l'histoire d'amour entre un moine et une bonzesse, Teruo Ishii filme une superbe scène montrant le moine en train de faire l'amour dans une rivière, à côté des rochers qui cachent son sexe, avec une cascade en arrière plan. Le 3e sketch lui contient un ton un peu plus humoristique tant dans les scènes comiques que dans les scènes de tortures à la violence "grotesque".
Au final, ce 2e volet est un des plus gores de la série sans trop d'expérimentation au niveau de la réalisation ou des lumières mais avec encore une fois de très belles scènes mettant en valeur les formes et la beauté des actrices dont on a pu encore mieux apprécier avec une copie magnifique diffusée à l'Etrange Festival, faisant bien ressortir des couleurs éclatantes. Une séance dans des conditions optimales donc pour la vision de ce film sympathique.