Avec Femmes démons on retrouve de nombreux thèmes de prédilection chères aux séries B des fifties et sixties avec une île perdue, des naufragés, une mystérieuse tribu et des scientifiques nazis. Le film de Richard E Cunha date de 1958 et possède les charmes des films d'exploitation à petit budget et c'est juste un délice de se plonger dans cette aventure qui ressemble parfois à un OSS 117 version Hazanavicius.
On retrouve donc un bel aventurier courageux, une pauvre petite fille riche en détresse arrogante et capricieuse et deux serviteurs dans la tradition coloniale à la Tintin, d'ailleurs le plus bronzé de tous finira par mourir assez vite dans une indifférence polie de la part des trois autres protagonistes. C'est donc avec un regard à la fois tendre et amusé que l'on suit les pérégrinations de cet aventurier en chemise blanche qui finira fatalement par séduire et embrasser la belle sous une nappe de violons après lui avoir sauver la vie. Pour le reste c'est le plaisir du bis à l'état pur avec des femmes en peau de bête qui font des danses tribales chorégraphiées comme à Broadway , des nazis qui fument leur clope avec un long fume cigarette, des soldats avec des casques trop grands, le héros qui réussit d'un seul tir de pistolet à tuer le type situé à un kilomètre sur une falaise, les rochers en carton, le laboratoire sous terre et la fille qui se cache derrière sa propre main pour ne pas être vue. On pourra ajouter à cela les fameuses femmes démons aux maquillages kitschissimes dont la beauté et la jeunesse ont en fait été dérobées par le scientifique nazi qui tente de redonner à sa femme défigurée son visage d'origine grâce à un procédé scientifique des plus fumeux. Mine de rien le colonel Osler renvoie quand même directement aux médecins et scientifiques fous ayant opérés sous des prétextes plus ou moins scientifiques dans les camps de concentrations de la seconde guerre mondiale.
A la fois film fantastique, film d'aventures et romance à deux balles, Femmes démons est un spectacle franchement réjouissant pour peu qu'on sache vraiment à quoi s'attendre à savoir du pur jus bis concentré et un peu périmé aussi.