Le grand maître d'orchestre
Ce n'est pas le premier film d'Hitchcock que j'ai vu, ceci dit c'est presque le meilleur (j'ai adoré les oiseaux ! film par lequel j'ai découvert Hitchcock).
Par quoi commencer (il y a tellement de choses à dire). Tout d'abord l'esthétisme du film, j'ai trouvé l'esthétisme admirable, on est témoin de plusieurs tableaux, de plusieurs mises en scène qui arrivent toute ensemble à rendre la même ambiance, la même convergence au niveau de ce qu'elles racontent. D'ailleurs au passage je dois dire qu'il a du être difficile de gérer toutes ces scènes à chaque fenêtre au même moment ! Essayez de vous imaginer devoir gérer des plans pareils, il faut être un grand maître d'orchestre pour parvenir à mettre en musique chaque tableau au même moment.
Le moment que j'ai préféré c'est le moment où la caméra plonge vers le chien et remonte, et là je me suis dit : ben voilà qui a besoin de la 3D ? Elle est très bien rendue si le réalisateur est bon, il nous donne par cette petite scène la dimension de la cour, alors qu'avant ça on la voyait fort "plate" puisqu'on ne voyait surtout que la facade. Par cet effet on peut d'ailleurs voir que l'appartement du héros est fort proche de l'immeuble d'en face, séparé par une petite cour (au départ on la voit plus grande).
L'ambiance du film est également très bien menée, comme souvent on ressent la montée en puissance de la tension et ce d'une manière exceptionelle chez Hitchcock d'ailleurs il parvient très bien à la laisser retomber pour ensuite la reprendre. Je crois que le moment qui l'illustre le mieux dans le film c'est le moment où l'inspecteur, ami du héros revient à l'appartement après être allé enquêter sur la fameuse malle, il a le regard grave et regarde par l'appartement, le héros le regarde d'un air grave, on se demande ce qu'il va annoncer, peut être a t'il trouvé quelque chose à propos de la malle ?! Peut être est il inquiet. Et puis la tension retombe lorsque Grace Kelly revient avec deux verres de Cognac et que l'inspecteur annonce ce qu'il a trouvé à propos de la malle et du voisin. Pour repartir plus tard de plus belle.
Les jeux d'ombre et de lumière sont magnifiques, et parfois le noir total carrément, cette scène où le voisin fume devant sa fenêtre ouverte et où on ne fait que le deviner grâce au bout de sa cigarette allumée est très angoissante.
Je suis désolée, je donne tout en vrac, je fonctionne beaucoup par impression et j'ai du mal à me structurer.
La scène de résolution, est assez floue, on voit un méli mélo de corps s'agiter sans trop savoir ce qu'il se passe, d'ailleurs c'est le moment où le point de vue bascule, tout le long du film on n'a que le point de vue du héros soit lorsqu'il observe, soit c'est nous qui le regardons par sa fenêtre, cela donne l'impression qu'il n'y a que deux dimensions, à part la scène du petit chien dans la cour et de la caméra qui se penche et ensuite revient c'est lors de la scène finale (enfin je veux dire celle ou le voisin... (je n'en dis pas plus pour ne pas spoil) qu'elle revient à une dimension plus normale, en 3 dimensions, filmée dans la cour, soit vers le sol, soit vers l'appartement. Ensuite lors de la fin, le point de vue a changé et il reste en 3 dimensions (enfin c'est l'impression que ça laisse). Cette maîtrise du réalisateur est impressionnante.
Je ne sais pas que dire d'autre, si ce n'est qu'il faut le voir absolument, et d'ailleurs je pense que lorsque je le reverrais j'aurai encore d'autres choses à en dire car il y a beaucoup à regarder dans ce film, on ne peut pas tout voir dès la première fois.
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