Fenêtre sur cour par Chep-mirandol
J'avais déjà regardé ce film une énième fois il y a un mois de cela, mais en parcourant le programme tv hier soir, le choix entre un " Superman returns" que je n'ai jamais vu ( et qui ne m'a jamais tenté) et ce chef d'oeuvre hitchcockien fut vite fait. Quel plaisir de regarder ce bijou de réalisation et surtout de précision. Hitchcock nous régale par ses longs travellings et ces petites scenettes plus ou moins muettes observées chez les voisins, qui nous en disent beaucoup plus qu'un long discours: l'eternelle célibataire, la danseuse étoile, le pianiste inspiré, la mamie curieuse... Il ne suffit que de quelques secondes pour cerner chacun de ces prrsonnages, et la séquence d'ouverture est sûrement l'une des plus brillantes dans l'histoire du cinéma. James Stewart est comme toujours excellent, dans ce rôle d'aventurier intrépide contraint à l'immobilité, avec un côté grand enfant, souvent cynique et même parfois ingrat avec sa compagne, la toujours sublime Grace Kelly, qui nous montre qu'elle était avant tout une grande actrice. ( on se demande bien comment elle a pu épouser cette larve de prince Rainier, soit dit en passant). Le personnage de l'infirmière est aussi très interessant de par son franc-parler, ne ménageant pas son patient. Mais elle rejoindra bien vite James Stewart et Grace ( permettez moi de l'appeller par son prénom) dans leur paranoïa contagieuse. Je vais éviter de parler ici de la reflexion sur le voyeurisme, pour ça, vous trouverez facilement des analyses brillantes sur internet. Mais c'est vrai que la scène ou J.Stewart utilise les jumelles pour la première fois est assez comique. Par contre, pour ce qui est du scénario et de la mise en scène, c'est bien difficile de trouver mieux à la même époque, et c'est aussi pourquoi c'est sans aucun doute mon Hitchcock préféré. La cerise sur le gâteau, ce dernier plan, avec une Grace Kelly en pantalon, ayant pris goût au danger, et qui feuillette une revue sur le Mont blanc. Mais voyant que son photographe de compagnon pique un roupillon, elle attrape bien vite un magazine de mode. Tout est dit dans ce plan, et cela ne fait qu'accroître l'attraction que doit ressentir tout spectateur mâle face à cette beauté intemporelle, et ce personnage de Lisa, qui fera tout pour faire durer sa relation avec ce couillon de James Stewart.