Un titre étrange, bancal, mal structuré qui hésite sur la tournure à prendre et ne fait qu'effleurer son sujet au final. On dirait que le film mélange tant bien que mal un drame inspiré d'une histoire vraie (un gendarme se sacrifiant pour sauver une vingtaine d'otages sur le point d'être exécutés) avec une dimension plus psychanalytique où le fils suit inconsciemment les traces de son père. C'est pour moi clairement le sujet le plus intéressant du film mais cette fascination pour une figure absente, cette attirance pour l'outre-tombe ne sont évoquées que lors d'une poignée très réduite de séquences et ne se ressentent pas vraiment.
A la place, on a plutôt un premier tiers bien trop long pour présenter la vie et la mort de la figure paternelle et un dernier tiers entièrement dédié au représailles allemandes, partie prévisible mais qui possède une bonne dimension tragique et une réelle noblesse d’exécution.
De manière générale, Cottafavi donne plusieurs de ses plus belles scènes et certaines sont d'une beauté et d'une poésie à donner des frissons. La lettre (non lue) annonçant la mort du mari est par exemple un pur chef d’œuvre d'économie et de lyrisme avec une absence totale de dialogue mais un long jeu sur le silence et les regards lourds de sens avant que deux travellings se rapprochant des visages des 3 protagonistes ne donnent une force déchirante à la douleur partagée.
Et plus que le sacrifice en tant que tel (d'une sobriété et d'une dignité évidente), ce sont les tous derniers plans qui m'ont bluffé. Quand le fils, dans l'au-delà, peut enfin se rapprocher du père qu'il n'a jamais connu et se placer à ses côtés, tous deux à cheval. Et alors qu'un sourire complice se forme sur leur visage, une charge de cavaliers les dépassent subitement surgissant silencieusement des limbes embrumées. Les deux générations se lancent alors eux-aussi dans la charge avec un élan de béatitude qui m'a laissé le souffle coupé.


Rien que pour ces deux moments, Cottafavi mérite sa place dans les dictionnaires de cinéma. D'autres moments ne manquent pas de caractère et d'émotion mais on ne peut que regretter un scénario mal exploité.

anthonyplu
7
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le 4 oct. 2017

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