Depuis les événements narrés dans Fievel et le Nouveau Monde, la famille Souriskewitz et leurs compagnons immigrés ont mené une existence paisible dans le Bronx, à New York. Mais ces derniers temps, le petit peuple des rongeurs est la cible des appétits d'une nouvelle mafia féline, dirigée par le maître manipulateur Chat R. Ton. Instigateur d'un plan aussi retors que complexe, ce dernier veut inciter les souris à migrer vers le Far West, où il compte les transformer en garniture de burgers après avoir récolté le fruit de leur labeur, c'est-à-dire la construction d'une nouvelle ville. Inconscients du danger qui les guette, Fievel et sa famille embarquent donc à bord d'un train vers l'Ouest. Après avoir découvert l'agenda secret des vilains chats, le jeune héros devra affronter bien des périls et ne pourra compter que sur son ami Tiger, le chat végétarien, et le chien policier local Wylie Burp, une légende passablement fatiguée, pour empêcher les matous de transformer ses congénères en viande hachée.
Cette suite, sortie cinq ans après, ne soutient absolument pas la comparaison avec sa devancière. Don Bluth n'est plus aux commandes, aussi le dessin animé abandonne-t-il le ton grave et poétique de l'original, qui faisait toute sa force, pour s'engouffrer allègrement dans les travers typiques des studios Disney (que Bluth avait justement quittés pour cette raison) : des chansons mièvres qui viennent casser le rythme de la narration, et des jeux de mots grotesques et répétés sur les vocables chat, chien et souris... Ce côté lourdingue devient vite pénible, et occulte presque complètement les thèmes de réflexion - par conséquent à peine esquissés. Ainsi, Fievel au Far West passe rapidement sur l'aspect miséreux de l'immigration et le caractère mensonger du rêve américain, et nous sert en conclusion une morale bateau sur l'héroïsme, qui est dans le cœur de chacun et même des plus petits.
Sans aller jusqu'à qualifier cette suite de nulle ou même mauvaise, elle n'a cependant rien de marquant. Si les péripéties et l'action s'enchaînent sans trop de temps morts, si l'animation est fluide et réussie, l'émotion est en revanche presque totalement absente. Je retiens surtout de cet hommage au western l'adieu de James Stewart, qui en doublant la voix du vieux Wylie Burp effectuait sa dernière apparition au cinéma.