Deux vrais (?) complices...

... ou comment sortir d'une dépression. En tout cas la "fièvre méditerranéenne" ne sert qu'à brouiller les pistes. Si fièvre il y a, c'est celle qui fait souffrir intérieurement Walid, romancier palestinien en totale panne d'inspiration. Mais c'est l'arrivée d'un bruyant voisin de palier qui le fera peut-être sortir de sa dépression. Leurs relations, qui auraient pu devenir hautement conflictuelles, car Jalal est un petit escroc nationaliste bas du front, sans savoir-vivre, vont curieusement se transformer. Et peu à peu, l'un aura besoin de l'autre ou plutôt essaiera de se servir de l'autre, jusqu'à la fin.

De forme classique, sans recherches d'effets, l'intrigue, énigmatique dès les premières images, est intelligemment construite. Les deux protagonistes sont parfaits dans leur rôle. La difficile cohabitation entre juifs et palestiniens (de quelle religion ?) - ce n'est pas le sujet du film, quoique - est brièvement évoquée, mais avec clarté. J'ai particulièrement aimé le ton du récit, que je trouve bunuellien, par ses traits d'humour noir et le subtil sentiment d'absurde dont il est imprégné.

Un film que je recommande vivement.