Quelle belle et agréable surprise que ce beau FIFI, qui l'air de rien (mais quel bel air) vous attrape et vous convie à passer un été en bien belle compagnie (trois "belle" en une seule phrase, ça fait beaucoup, mais il faut dire que ce film en brasse pas mal , de la beauté...).
L'air de rien car ici rien n'est ostentatoire, imposé ou imposant, tout arrive en douceur, au rythme des personnages, dans la torpeur d'un été de jeunesse où on passe son temps à se demander où on va bien atterrir à la rentrée, et où on va aller dans la vie tout court. Un été ou une rencontre fortuite pourra bien vous marquer pour la vie. C'est un peu de ça dont il est question dans FIFI, de ces rencontres non provoquées et inattendues qui vous marquent à vie, qui peuvent se transformer en amitié pour toujours, en grand amour ou en rien du tout, mais auxquelles on re pensera souvent en se demandant si les choses n'auraient pas pu tourner autrement...
Et le tour de force de cinéma est que tout ça arrive sans que l'on s'en rende vraiment compte, parce que, l'air de rien (mais quel bel air), on s'est mis aux côté de Fifi et Stéphane, tout simplement et sans y réfléchir, et on est bien avec eux, nous aussi on pourrait les remplir ces enveloppes, et ça nous ferait passer du bon temps...
Et ce tour de force est, je crois, dû à une très grande qualité d'écriture, de jeu (quel couple de cinéma...), d'une mise en scène très maitrisée, d'une grande efficacité, mais jamais au devant, ni au détriment, des personnage ou de l'histoire. Un peu comme un bon film américain des années 50, de Capra à Minnelli...
Et l'autre tour de force, c'est que, mine de rien, FIFI est un film très moderne. Le personnage joué par Quentin Dolmaire est un personnage masculin très actuel, très différent de ses alter egos dans l'histoire du cinéma, même récente. Chez Stéphane, l'ère Metoo semble plus que digérée, elle n'est même pas questionnable (ou à déconstruire), elle est une simple évidence. L'écriture de ce personnage et le jeu si remarquable de Quentin Dolmaire permettent au personnage de FIFI, excellemment interprété par Céleste Brunnquell, de s'exprimer sur un registre assez éloigné, plus physique que verbeux, et la dynamique qui s'enclenche tout de suite entre ces deux là fonctionnent à merveille ! Tout ça est tellement rafraichissant, tellement agréable, on respire le bon air... Voilà un film qui n'a pas peur de vous raconter une belle histoire sans vous prendre pour un demeuré incapable d'absorber une ellipse au cinéma...
Vous l'avez compris, je suis clairement tombé sous le charme de ce remarquable FIFI (et c'est je crois un premier film en plus) qui, l'air de rien (mais quel bel air) est un sacré bon film !
Et quand on aime on ne compte pas, alors je le mets à 10.