Légende (en bas, à droite).

Godard n'est plus. Parti. Résolument absent. Mais là, ici et ailleurs, nichées sur l'écran blanc comme un complot d'une chambre obscure de Septième Hard, vingt minutes nous suffiront à combler d'exégèses de mille sortes sa prétentieuse - mais bouleversante - postérité.

Du montage inter-dit sur fond de bande-dessinée fixe et toute en 2D, des bribes de mots perforant le réel in situ dudit court métrage, du silence dilatée comme un long hurlement en faveur du Ça... ce film-annonce du film qui n'existera jamais ou Drôles de Guerre est le film d'un gouffre, d'un précipice, d'une béance intarissable ouverte vers les possibilités du Cinéma de demain.

Certains crieront à l'hérésie cinématographique, en ces temps troubles et troublés par l'hégémonie des smartphones et des métaverses de tout poil - de carotte. Mais Godard était et restera un créateur sans compris aucun, structurant son Œuvre comme un projet étant justement un non-projet, une sorte d'expérience bataillenne aussi impraticable que désespérante. Extrême, de gauche et de droite mais jamais "en même temps" ce court posthume cristallise tout le Cinéma de JLG en un objet-somme prodigieusement ludique et auto-référencé jusqu'à l'authenticité la plus libre, mais certainement la plus triste, aussi. RIP.