Filofax
5.9
Filofax

Film de Arthur Hiller (1990)

Certains disent que les années 80 ont été les meilleures années pour la comédie américaine, de John Belushi à Chevy Chase, en passant par Bill Murray, Dan Aykroyd ou encore Eddie Murphy, et une industrie du divertissement qui a généré un grand nombre de comédies drôles. Mais ce qui est drôle pour les uns ne l’est pas forcément pour les autres et la comédie reste dans doute l’exercice le plus compliqué du cinéma tant chacun est sensible à l’humour de façon différente. Intéressons nous aujourd’hui à Filofax, comédie qui est sortie en 1990 mais qui contient tout l’esprit comique des années 80 grâce à un scénario qui file à toute allure et une réalisation carrée d’Arthur Hiller (Tobrouk, Ne Tirez pas sur le Dentiste), mais aussi grâce à deux acteurs principaux, James Belushi (Double Détente, Chien de Flic) et Charles Grodin (Beethoven, Midnight Run) qui vont livrer une très bonne performance. Premier film écrit par le désormais célèbre J.J. Abrams, Filofax fera un score très moyen au box-office, descendu en flèche par les critiques de l’époque, alors qu’avec le recul, bien qu’au final assez classique dans ce qu’il propose, le résultat final est des plus divertissants.


Le scénario invraisemblable fonctionne à base de quiproquos, le personnage de James Belushi, un prisonnier en fin de peine qui s’évade pour aller voir la finale d’une compétition de Base-Ball, prenant accidentellement la place de celui de Grodin, un haut placé coincé et un peu pouêt-pouêt d’une entreprise de publicité. Deux mondes qui s’affrontent, le premier atterrissant dans un monde de voitures de luxe, de gigantesques villas, de réunion ultra importantes, et le deuxième enchainant malchance sur malchance, se faisant tabasser par des voyous, tombant sur une ancienne camarade de classe très très collante ou faisant un petit séjour en prison. Une mécanique d’identité erronées déjà vue à de nombreuses reprises (par exemple dans le culte Un Fauteuil pour Deux) mais qui fonctionne toujours lorsque c’est correctement amené. Alors oui, c’est basique mais l’ensemble sait se faire agréable. Le scénario ne laisse que peu de temps mort au spectateur, avec des péripéties qui s’enchainent très rapidement, passant sans cesse d’un personnage à l’autre jusqu’au dernier acte où, enfin réunis, la mécanique se renouvelle un peu jusqu’au final. Rien n’est crédible car les facilités sont telles que tout est huilé un peu trop à la perfection, mais il faut passer outre et surtout ne pas trop se poser de questions pour ne pas voir les très nombreuses incohérences du scénario. Il faut laisser faire la magie du cinéma comme on dit. Il s’agit ici d’une comédie qui va fonctionner du début à la fin sur le burlesque et les quiproquos, une grosse farce qui ne se prend jamais au sérieux bien que souvent un peu superficielle, mais la légèreté qui se dégage du film est parfaite pour une soirée détente.


L’intrigue devient de plus en plus invraisemblable mais le rythme des péripéties est tellement rapide qu’on met ça de côté et qu’on se laisse porter sans trop se poser de questions. James Belushi a un réel talent comique et une énergie telle qu’il vole la vedette à tous les acteurs à chaque fois qu’il est à l’écran. Bien que les films dans lesquels il a joué ne lui ont jamais permis d’attendre le niveau de star d’un Jim Carrey, d’un Eddie Murphy ou encore d’un Bill Murray, il fait pourtant preuve d’un réel timing comique. Le duo qu’il forme ici avec un Charles Grodin très pince-sans-rire qui va finir par se dérider fonctionne très bien et ils sont la principale attraction du film avec les fesses de Loryn Locklin (Fortress). Alors tous les gags ne fonctionnent pas, mais d’autres sont bien trouvés et font leur petit effet. Filofax explore l’idée que notre vie peut être définie par cette petite chose que nous portons sur nous. Il peut s’agir d’un portefeuille, d’un carnet d’adresse et, de nos jours, un smartphone. Il est facile de se moquer des gens qui deviennent fous lorsqu’ils perdent leur téléphone, mais en réalité, c’était déjà bien le cas avant que les appareils mobiles deviennent la norme et c’est ce que le film tente de mettre en images. Il est certain que Filofax ne peut pas être considéré comme un grand film ou un film social avec beaucoup de réflexion, mais il faut voir le film pour ce qu’il est, à savoir un divertissement léger qui, bien qu’imparfait, passe tout seul et permet de passer un bon petit moment avec le sourire aux lèvres.


Filofax est une petite comédie inoffensive qui constitue une bonne distraction pour quiconque cherche un petit divertissement léger, un peu bête, mais avec un duo d’acteurs s’amusant comme des petits fous avec un entrain communicatif.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-filofax-de-arthur-hiller-1990/

cherycok
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il y a 2 jours

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