« The end », c‘est ainsi que nos ânes savants du service de traduction ont jugé bon de baptiser dans la langue de Molière le titre espagnol « Fìn » (dont le mot français semble pourtant évident). (Sens Critique a d'ailleurs commis une faute de présentation à ce sujet).
Sept amis quadras se retrouvent après 20 ans d’absence dans un chalet isolé de montagne, en plus de deux compagnes des garçons. Mais au lieu de se retrouver, l’isolement se fera plus fatal et surtout plus intime à chaque mouvement.
Topographie des lieux, retranchement de chacun à l’évocation d’une sombre histoire de leur jeunesse, coupure d’électricité, de téléphone et de voitures, puis très vite survival et road-movie dans un pays où semble volatilisée la présence humaine, suivis d’accidents, fugues, agressions et mystères où chacun disparait un à un
au sens propre comme au sens figuré.
La narration rationnelle et la logique ne sont pas au rendez-vous sur le fond, mais pourtant toujours présentes sur le style et la forme, ce qui peut satisfaire la raison. Cette comédie dramatique, à la fois humaine et fantastique, devient plus une étonnante métaphore sur la solitude et la mort, de point de vue de sa propre perception. Le cheminement du film est abouti par le rendu de l’angoisse croissante, de l’étrange, de la tension, des destins fatals qui se poursuivent malgré les efforts agités d’un enjeu qui dépasse tout le monde, et dans la construction de nouvelles formes de relations avec la vie. Malheureusement l’aboutissement du spectacle se cherche encore et cette fin promise nous laisse sur notre faim en ne se trouvant pas, si ce n’est dans la pirouette poétique finale.