J’avais ouvert cette période de confinement, en découvrant Au début de Pelechian. Quoi de plus logique, ai-je pensé que de la terminer par Fin, 55 jours et 89 films plus tard ? Ici l’auteur arménien filme des visages, des fragments corporels, des profils, des regards, dans un train entre Moscou-Erevan. Ils observent le paysage défiler sous leurs yeux. Puis la plupart s’endorment, dont cet enfant qui rappelle celui qui ouvrait Nous. Et Fin c’est un autre Nous, une multiplicité ethnique condensée dans un lieu, qui file vers l’obscurité. En bande son, le roulis continu provoqué par le train en mouvement. Alors la caméra sort du train, s’occupe du paysage que les voyageurs observaient. Puis il y a un tunnel et il ne reste que des bribes, de visages dans le noir, puis un point de lumière qui s’impose doucement, avant que la blancheur de la sortie ne vienne sceller le film et offrir une nouvelle naissance. Le spectateur est libre de tout, Pelechian ne force rien. C’est superbe.