Un groupe d’anciens amis se retrouve pour un week-end dans un chalet en montagne. Malgré la joie des retrouvailles, la bande reformée (moins le mystérieux prédicateur retardataire) ne peut se défaire du souvenir d’un épisode traumatisant. Slasher à l’horizon ? Erreur, la menace est toute autre. C’est celle d’un apocalypse qui ne dit pas son nom. Pas de heurts ni de sauvagerie, pas de cadavres ni de zombie. Juste le silence rampant.
Fin/The End s’engage sur des promesses fortes et un parti-pris original. Minimaliste au sens global, Torregrossa fabrique l’attente et la sidération à partir du néant. Dans ce monde qui semble avoir été déserté, l’évidence d’une anomalie n’explique rien ; la sérénité effrayante d’une nature monolithique est un anxiolytique et une horreur. Un climat nihiliste pétri l’atmosphère alors que les camarades disparaissent les uns après les autres.
Allégorique et mystique, le Prix du Jury de Gerardmer 2013 offre une belle balade dans un hypothétique espace sans écho, avec un final lyrique en prime et une dimension humaine marquée (y compris pour y intégrer une pointe d’humour avec le personnage de Sara -Carmen Ruiz, le cœur sur la main, pleureuse du groupe à la candeur aux répercussions désastreuses). Les limites du métrage concernent sa réticence à déflorer quelques révélations et à adopter un ton coriace, dispensant par ailleurs la mise en scène d’épreuves vraiment redoutables de façon homéopathique. C’est peu de choses compte tenu de l’intelligence du style et du récit, dont l’épure et la sophistication tendent à la virtuosité intégrale.
http://zogarok.wordpress.com/2013/07/31/fin-the-end/