Est-ce que ça vous dit un petit film d’action de 2018 qui ressemble à ceux des années 80/90 ? Un film qui remet les méchants Russes (ou assimilés) sur le devant de la scène parce qu’ils sont très méchants et qu’ils veulent faire tout péter ? Un film d’action très dynamique aux scènes totalement improbables qui va permettre à votre cerveau de ne pas réfléchir pendant 1h30 ? Un film d’action qui se fiche de la vraisemblance de ce qu’il met en images pour privilégier les moments de bravoure over the top ? Alors je vous propose Final Score, un bousin ultra prévisible où cascades, fusillades, courses poursuites et autres explosions sont légions et qui permet de se reposer les méninges. Alors, c’est sûr, ce n’est pas du grand art, ce n’est pas non plus un grand film, mais bon, ça fait passer le temps comme on dit. Amis de films profonds et philosophiques, passez votre chemin. Les autres, ben euh, ça fait pan pan boom boom.
Scott Mann n’a pas la filmographie la plus intéressante du monde. On lui devait jusque-là le rigolo The Tournament (2009) et le sympatoche Bus 657 (2015), deux bobines qui, soyons honnêtes, ne laissent pas un grand souvenir, à défaut d’être divertissantes. Son dernier film en date, Final Score, ne va guère relever le niveau. Nous sommes en présence d’une série B des plus classiques, sans temps mort, pas très maline, et qui va essayer de jouer la carte du spectaculaire. Quand on regarde ce que nous raconte Final Score, un homme seul dans un lieu clos qui doit tenter de stopper les vilains pas beaux qui veulent tuer plein de gens, on pense immédiatement à la série des Die Hard avec Bruce Willis, à Mort Subite avec Jean Claude Van-Damme ou encore à Under Siege 1 et 2 avec Steven Seagal. Il fallait donc un homme fort, baraqué, un acteur taillé pour un rôle musclé. Et l’acteur phare du moment pour ce genre de production, c’est Dave Bautista. C’est clair qu’il ne va pas falloir lui demander de jouer 50 émotions à la minute, son jeu est quand même sacrément limité. Mais pour la castagne, il répond présent. Ça ne lui pose d’ailleurs aucun souci d’enchainer grosses productions (la saga Les Gardiens de la Galaxie, Avengers, Blade Runner 2049, Spectre) et séries B funs (Stuber) ou couillues (Bushwick, Hotel Artemis, Evasion 2/3). Clairement, tout n’est pas bon dans sa filmographie, mais il est omniprésent sur les écrans depuis quelques années. Bref. Il incarne donc un ancien militaire qui va se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et qui va devoir arrêter à lui tout seul les grands méchants terroristes qui veulent faire exploser un stade de 35000 personnes bourré à craquer lors de la demi-finale de la Ligue Europa. Oui, ça aime bien faire péter des trucs les terroristes d’Europe de l’Est, c’est le cinéma américain qui l’a dit. Alors vous voyez, rien d’original pour qui a grandi avec le cinéma d’action des années 80/90 où Bruce Willis, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger régnaient en maîtres. Ça sent clairement le réchauffé. Mais le divertissement est rigolo.
Dave Bautista va donc péter des mâchoires à la chaine pour le plus grand plaisir des amateurs de gros coups de poing dans la gueule. Et force est de constater qu’il est très à l’aise dans ce domaine. Il va l’être clairement moins, avec son côté mono-expressif lorsqu’il faut incarner le gentil tonton avec sa nièce un peu rebelle et, clairement, les scènes plus calmes ne vont pas être le fort de Final Score. Amit Shah (Les Recettes du Bonheur, Last Christmas) va s’en tirer plutôt correctement dans le rôle du sidekick rigolo un peu peureux mais néanmoins courageux. Ray Stevenson (Les 3 Mousquetaires, la série Rome) va être très crédible dans celui du leader révolutionnaire sans aucune pitié. Par contre, Pierce Brosnan est complètement sous exploité et clairement là car il a besoin de payer ses impôts. Son temps de présence est très limité, à peine 15 minutes, tout comme le nombre de ses répliques, avec cette impression qu’il se fiche éperdument d’être là. Et la jaquette qui l’exhibe en gros… Bref.
En termes d’action, on va être servi. Et ça tombe bien car c’est l’unique point fort de Final Score. Le film va enchainer les moments de bravoure en se fichant éperdument de la crédibilité de ce qu’il se passe à l’écran. Une course poursuite en moto sur les toits d’un stade alors qu’un match est en train de se dérouler, le tout sans que personne ne s’en rende compte ? Aucun souci. Des terroristes armés jusqu’aux dents qui entrent dans un stade comme dans un supermarché ? il est où le problème. Un stade qui se vide de ses spectateurs en pleine panique en 3 minutes ? Mouahahahahaha ! Des gunfight dans les chiottes sans que ça n’alerte personne ? Ça paaasse ! Tout le monde semble être sourd ou aveugle, mais qu’importe, le rythme du film est soutenu et les scènes d’action plutôt bien fichues (à l’image de cet excellent affrontement dans un ascenseur très étroit). La mise en scène en elle-même n’a rien d’exceptionnel, mais Scott Mann sait malgré tout mettre ses scènes d’action en valeur. Pour ce genre de film, c’est un plus non négligeable.
Très 80’s/90’s dans l’âme, Final Score est un divertissement badass ultra basique aux grosses scènes d’action, avec un peu d’humour et de bons sentiments. Ça fonctionne, mais le résultat est clairement oubliable.
Critique originale : ICI