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Bizarre l’apologie du viol au début + rythme affreux. Quand j’ai vu qu’il y avait que des vieux dans la salle j’ai compris 2 étoiles parce qu’il y a des moments poétiques bien retranscris suffisants...
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il y a 7 jours
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La sortie d'un film de Claude Lelouch est toujours scrutée avec curiosité par les Pour et les Contre, car ce réalisateur est un genre de cinéma à lui tout seul !
Son dernier film (après 51 réalisations, vraiment le dernier ?), Finalement, n'échappe pas à la règle, très fidèle aux opus précédents, en parlant de manière touchante, de la vie et des relations humaines sous toutes leurs facettes (l'amour, le sexe, l'amitié, la tristesse, la famille, la trahison, la politique...), avec des acteurs qui ont une grande liberté de s'exprimer selon leurs émotions et leur ressenti des situations, dans des improvisations certaines réussies d'autre moins, c'est ça Claude Lelouch !
Et pour ceux qui, comme moi, attendaient le deuxième volet de la trilogie annoncée à la fin de son dernier film L'amour c'est mieux que la vie, ce film ne l'est pas, même si une courte évocation y est faite, mais peu importe au fond.
Même si le film fait une allusion explicite à L'Aventure c'est l'Aventure (72) ainsi qu'à La Bonne Année (73), avec un superbe hommage à Lino Ventura, celui auquel on pense le plus d'emblée c'est Itinéraire d'un enfant gâté (88), au point qu'on croit assister à une forme de remake, c'est tellement la mode en ce moment !
Car le film suit les itinérances hexagonales de Lino Massaro, cet avocat reconnu par ses vibrantes plaidoiries, mais déçu du monde dans lequel il vit, et qui décide de tout plaquer, sa famille et ses amis.
Frappé d'une maladie mentale, Lino est obligé d'exprimer ses sentiments intimes, même s'il semblent fous à ces interlocuteurs !
On suit ses rencontres, au début loufoques et déjantées (on craint ce démarrage pour la suite du film), puis magnifiques et authentiques, dans de très beaux lieux aux quatre coins de la France (le Mont-Saint-Michel, la Bourgogne, en Occitanie et surtout en Avignon avec de superbes scènes en face du célèbre pont, du palais des Papes et pendant le festival).
Lino, c'est ici Kad Merad, son premier film avec Lelouch, un choix audacieux mais qui s'avère de plus en plus excellent tout au long du film tant il imprime une profondeur incroyable à ses sentiments les plus fous, avec son visage et ses dialogues, décidément il sait tout faire !
Mais ce qui sauve et atténue les désillusions et les souffrances de Lino, c'est la musique et cette trompette qui dépasse de son sac, un vrai compagnon de voyage, ce qui donne une importance délibérée à la musique et la chanson (orchestrées par Ibrahim Maalouf et Didier Barbelivien), avec des accents de comédie musicale interprétée notamment par la voix lumineuse de Barbara Pravi (une première pour elle chez Lelouch...), une ode aux sentiments et à l'aventure très réussis.
Après un début chaotique et souvent difficile à suivre (c'est ce qui peut agacer chez Lelouch en proie aux improvisations de ses acteurs), le film suit heureusement un fil narratif et scénaristique plus affirmé et convaincant, autour de sa famille qui le cherche, et notamment sa belle-sœur Sandrine (sous les traits d'une Sandrine Bonnaire toujours aussi étincelante et expressive, et qui avait fait notre bonheur dans le film précédent du réalisateur).
Mais le plus réussi du film c'est l'inspiration explicite au film de Clint Eastwood, Sur les Routes de Madison (dans mon Top 10 !) et la très belle rencontre de Lino avec Manon, interprétée magistralement par Françoise Gillard (société de la Comédie Française, son premier Lelouch), qui fait preuve d'une immense et touchante sensibilité.
Ils jouent ensemble de la trompette et du piano, c'est très émouvant, et on les retrouve avec bonheur à plusieurs reprises et notamment en marge d'une vibrante plaidoirie finale.
D'autres rencontres sont très réussies : soulignons celle avec cette romancière, très belle scène en face du Pont d'Avignon, jouée par une très convaincante Marianne Denicourt. Avec Lino, Marianne se confie sans doute plus qu'elle ne le devrait, c'est beau, avec des échanges d'une grande justesse !
Parmi les nombreux autres personnages mis en scène, habitués du cinéaste ou non, citons le truculent et drôle Michel Boujenah, ainsi que Françoise Fabian, la mère de Lino et déjà la compagne de Lino Ventura dans La Bonne Année; plus de cinquante ans après, quel clin d'œil !
En revanche, on ressent de la déception pour le jeu de Elsa Zylberstein, la femme de Lino, trop dans la sensiblerie, pourtant une habituée du réalisateur.
Finalement un très bon cru de Claude Lelouch, si on accepte son cinéma comme une peinture impressionniste de la vie, par touches successives, sensibles et touchantes, parfois incohérentes et énigmatiques, mais quand on aime on en remande !
La fin nous laisse entrevoir que ce film ne sera pas le dernier, tant à 87 ans il semble encore plein de projets, vivement donc la suite...
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il y a 7 jours
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