Quand on annonce un "government-run propaganda film", je dois avouer que les attentes se situent plus du côté d'une œuvre dans le genre de celles que commandaient le Ministère de la propagande soviétique que du côté de ce film sobrement intitulé "Finlandia" qui se situe plus du côté de la commande du Ministère des affaires étrangères — voire de l'office du tourisme... La déception est donc ainsi presque inévitable, même si le geste conserve un intérêt évident dans la description de carte postale qui est donnée de la Finlande.
Le film est divisé en 6 grandes parties : 1°) La forêt, 2°) La mer, 3°) Le sport, 4°) L'agriculture, 5°) L'armée et 6°) Les rapides finlandais, et les images défilent de manière linéaire, régulière, avec des cartons présentant a minima, très froidement, le lieu ou l'objet de la séquence. On parcourt ces thématiques bien délimitées de manière très scolaire, très institutionnelle, sans regard ethnologique, sans zones d'ombre, sans souffle aussi, malheureusement. C'est très impersonnel comme film, dénué de patte artistique. Le lui reprocher serait toutefois hors de propos, au sens où le registre documentaire en est encore à ses balbutiements — Stimmung©. La même année sortait le mètre-étalon, "Nanouk l'Esquimau", qui allait guider et conditionner tout un pan du cinéma.
Restent tous ces motifs (plus ou moins) nordiques.
L'abattage des arbres, la dérive des immenses troncs sur le fleuve, leur traitement à la scierie, l'extraction de la pâte à papier.
Les brise-glace en opération en hiver, des châteaux, des universités, des usines, quelques travailleurs.
Les héros sportifs finlandais lors d'un festival estival en 1921, les lutteurs, les lanceurs de de poids et de disques (sans filet de sécurité !), plutôt du côté masculins.
La campagne où une exploitation agricole de 15 hectares produit du lait, du beurre et du fromage. À chaque crèmerie est associée... une porcherie, sans réelle justification. On nous dit fièrement qu'il y a 1 vache pour 3 habitants en Finlande.
Des parades militaires, des cavaliers, et tout un tas de machines de guerre de type tank et avion.
Des rapides, très violents en hiver.