Entre Hong Kong et la Thaïlande, Fire Phoenix nous fait voir du pays mais de l’action aussi. Nous sommes plongés à plusieurs reprises dans des scènes de fusillades où les cadavres et les explosions sont légions. Tony Liu sait être généreux pour le fan de série B qui s’attend à ce que cela défouraille et que les personnages se tapent, martialement parlant. A ce propos, si le casting principal n’est pas particulièrement connu pour être des artistes martiaux, il faut avouer que le travail réalisé par l’équipe de chorégraphes (Chui Fat, Lung Sang et Fan Chin-Hung) se tient admirablement. On suit alors avec cette petite production une intrigue brouillonne où les motivations des personnages sont péniblement perceptibles. Ces derniers agissent d’ailleurs assez souvent de façon incohérente, surtout la relation entre « les deux Alex ». On s’étonne alors de voir trois scénaristes crédités (Sze-To On, Lee Ho-Kwan et Chang Diu-Hon) pour enfanter un tel récit ! Qu’importe, on comprend assez de cette histoire qui expose arnaque, vengeance et rivalité pour se laisser guider. L’action délocalisée en Thaïlande, nous plonge dans le film de guerre. Il faut voir l’attaque menée par Sibelle Hu et Francis Ng ainsi que leur cohorte de mercenaires. Le village où cet assaut armé prend place semble être d’une ethnie Akha. Il s’y trouve des hommes armés, espèce de soldats du Triangle d’or. A leur tête, l’inégalable Alex Fong qui endosse ici les traits d’un seigneur de guerre, aimant faire de la rythmique avec son fusil d’assaut.


Après ce passage mouvementé, l’intrigue de Fire Phoenix s’ancre sur les terres hongkongaises. Tony Liu fait entrer de plein pied son film dans la comédie, là où il l’esquissait à peine jusque-là (voir Francis Ng et son M60). Nous avons alors droit à un mix improbable entre le sérieux du film d’action et ses meurtres à la pelle, et l’entrée en scène du couple Sandra Ng et Shum Wai. Ces derniers offrent des moments cartoonesques entre la course-poursuite en voiture et le face à face qu’ils livrent à Mark Houghton. A savoir si ces changements de tons plairont, pas sûr. Et à savoir s’ils s’incorporent correctement au récit, rien n’est moins sûr tant on perd en tension. Mais aussi surprenant que ce soit, le rythme du film est préservé et on s’amusera des thèmes musicaux récupérés ici et là, entre le thème principal de Running Man (1987) ou bien encore une version synthé de celui de Wong Fei-Hung. A part ça, Tony Liu ne brille pas spécialement à la mise en scène et comme souvent, il offre un travail très basique, avec peu de recherche. On retiendra tout particulièrement une scène de combat avec Alex Fong entrecoupé d’image d’un manhua qu’Alex Man, à proximité est en train de lire. Le procédé est bien pensé. Côté interprétation, ça se tient. Si ce n’est un Francis Ng sans personnalité qui pastiche (souvent exagérément) les mimiques, gestuelles et autres bouffonneries dont Chow Yun-Fat avait le secret.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/08/01/fire-phoenix-1990-tony-liu-avis-review/)

IllitchD
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le 3 oct. 2015

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