Avec mon flair habituel, je me suis dit que ce serait une bonne idée d'emmener ma femme voir "First Man".
La lune, les étoiles, quoi de plus romantique après tout ?
Au bout des deux premières minutes du film, j'ai compris que le plan love était mal parti. On suit en vue subjective un gars (on apprend plus tard que c'est Armstrong) coincé à une vitesse supersonique dans une boîte de conserve (on apprend plus tard que c'est un avion).
Franchement, j'avais beau savoir que le mec allait poser le pied sur la lune, que c'était écrit dans tous les manuels d'histoire, sur ce coup là j'ai cru que c'était grillé pour lui.
Et ça m'a fait le coup un paquet de fois dans le film.
Chaque fois qu'un des astronautes du programme spatial américain met les pieds dans une des boites de conserve qu'ils appellent des fusées, je me dis que c'est foutu, qu'il va finir dispersé en fumée dans l'atmosphère. Plus jamais je ne me plaindrai du pilote quand ça secoue un peu chez easyjet, promis. A la Nasa, les mecs subissaient des trucs que je n'aurais pas souhaité à mon pire ennemi (quoique...), ils étaient secoués comme des pruniers à longueur de mission, et malgré tout ils étaient super volontaires pour y aller, à chaque fois.
Pourtant j'ai lu les bouquins d'histoire et il est écrit que la plupart s'en sont sortis. Franchement quand je vois ce film, je ne sais pas comment ils ont fait. Les chances pour que tout se termine en explosion au décollage ou en crash à l'atterrissage me paraissent gigantesques par rapport à l'éventualité d'une réussite. Il semblerait que ce qu'on peut retenir comme l'évènement le plus incroyable de l'histoire jusqu'à aujourd'hui, à savoir que l'un d'entre nous, humbles homo sapiens, ait réussi à quitter notre planète pour poser le pied sur un astre distant ET REVENIR, soit davantage le fait du hasard que le produit d'un enchainement logique d'actions.
S'il y a un truc qui est sûr, c'est que les responsables du bouzin (NDLR : le programme spatial) ne maitrisaient rien du tout. La pression politique était telle que les gars comme Armstrong étaient envoyés comme de la chair à canon sur des bombes volantes pour coiffer les Russes sur le poteau, ni plus, ni moins.
Si ça n'avait pas été Armstrong, ç'aurait été un autre, jusqu'à ce que quelqu'un pose son foutu pied sur un foutu astre mort rempli de cailloux et de poussière.
Et la grande force du film selon moi c'est de ne pas en faire des caisses en parlotes et en discours mais de laisser parler les faits et les images. Avec des plans très rapprochés, très serrés autour des visages des acteurs, et un enchainement de scènes sans grande contextualisation, on laisse chacun raconter sa propre histoire, partager les rêves et surtout les doutes de ceux qui se sont embringués dans cette aventure.
Alors bien sûr le film choisit un angle qui tourne forcément dans le pathos avec l'histoire personnelle d'Armstrong mais ça ne m'a pas gêné.
Je crois que la séquence de la découverte de la surface lunaire est l'une des plus belles que j'ai vues.
Bilan :
Space Mountain 1 - Plan Love 0, mais ça valait quand même le coup.