Virage réussi haut la main pour Damien Chazelle qui après l’extraordinaire « La La Land » nous transporte dans une nouvelle histoire aussi universelle qu’intimiste, autant impressionnante qu’émouvante.
Pour cela, il a choisi de désacraliser la Grande Aventure des premiers pas de l’Homme sur la Lune ( jusqu’à en « oublier » la bannière étoilée..) pour en retenir le destin d’un homme hanté par un drame familial et trouvant une forme de catharsis dans cette quête de l’impossible exploit.
Ryan Gosling incarne un Neil Armstrong mutique, un anti-héros toujours au bord de la rupture, assez éloigné du mythe qu’il a représenté pour des générations. Les images de Damien Chazelle, à l’aspect vintage ou granuleux sont d’une classe folle et la bande-son, un miraculeux équilibre entre vacarme assourdissant des fusées hors d'âge et mélodie déchirante à l’harmonium de Justin Hurwitz.
Sans jamais chercher à les copier mais en proposant une vision encore plus réaliste (car vécue) de l’Homme dans l’espace, « First Man » vient rejoindre au firmament les chefs-d’oeuvre « Gravity » ou « Interstellar ».