C’est un film dont les images racontent plus que les mots. C’est un film qu’on regarde, et qu’on n’écoute à peine, tant les images peuvent bouleverser.
Il soulève beaucoup de questionnements et montre une réalité qui existe encore.
La misère sociale. Le manque de repère. Une mère qui n’arrive pas à mettre en place un climat propice pour ses enfants. Des enfants laissés à l’abandon.
La violence verbale entre parent et enfants m’a vraiment frappé. Elle est d’ailleurs omniprésente dans tout le film. Ce cheval, synonyme de liberté, qui a la peau sur les os. Ce coup de boule féminin qui fait saigner du nez.
C’est beau de rêver. Mais la réalité est brutale. Et parce qu’elle était en quête de reconnaissance, elle s’est laissée aller dans ses bras.
Ce film parle aussi de la lâcheté masculine. Absence de père, simulacre de beau père qui finalement devient la cible de la jeune ado. Et cette chute, cette folie, sa démarche, on dirait que ce film parle d’elle. D’une histoire qu’elle a déjà vécue, tant le personnage lui colle à la peau.
La fin est peut-être synonyme d’espoir. Mais je me demande ce qu’elle aurait pu devenir, des années après.
Est-ce que la misère nous colle à la peau toute notre vie ? Est-ce que de grandir dans un climat familial tel que le sien, ne fera pas refaire à cette ado devenue trop vite adulte, le même schéma ?
Comment croire en un futur prometteur lorsqu’on vient de ces endroits, et qu’on vit cette vie-là ?
Pour un peu d’affections, des femmes sont prêtes à tout. Et le personnage de la mère m’a fendu littéralement le cœur.
Est-ce que la misère induit le manque affectif ? Est ce qu’ils vont de pair ?
Peut-être que finalement, survivre ne laisse pas de place à l’amour. La misère rend fou. Enfin, l’idée de se dire qu’on est miséreux.