Fitzcarraldo par batman1985
Enième collaboration entre Kinski et Herzog dans un film, Fitzcarraldo parle d'un homme et de son rêve fou. Au point même qu'il risque à tout moment d'y sombrer.
Point de vue de la réalisation, on est très proche du documentaire par moments. Caméra à l'épaule, langue indienne, cela bouge pas mal, on a l'impression de suivre un vrai entrepreneur qui tente de faire passe son bateau par-dessus la montagne. Si le début du film est plutôt classique dans la mise en scène, Herzog a vraiment voulu montrer par tous les moyens que l'aventure commençait bien avec le départ en bateau. A partir de ce moment-là, la caméra portée à l'épaule devient nettement plus présente et les plans plus rapprochés aussi.
Mais Fitzcarraldo, c'est avant tout un film sur l'opéra. L'amour porté sur l'opéra par Herzog. Verdi, Lucchini,... Tous des grands noms sont cités. Leur musique écoutée. A mon sens, le film du génial allemand se classe parmi les meilleurs qui ont pu traités la musique classique au cinéma. Avec Amadeus de Milos Forman, il s'agit de mon préféré dans le genre. Et puis l'histoire autour de ce Brian Sweeney Fitzgerald dont la passion pour l'opéra et sa faillite suscitent les moqueries en tout genre. Prêt à tout pour pouvoir réaliser ce rêve, il sombre parfois dans une folie pure comme sur le clocher de l'église où il sonne le tocsin, le fait de faire passer un bateau par-dessus la montagne est une idée qui est prise à la base comme étant fantasque et burlesque. Pourtant, le clou du spectacle proposé par Herzog réside bien dans cette entreprise de titan de faire passer ce bateau à vapeur. Des centaines de figurants sont au rendez-vous pour cette oeuvre incroyable (Herzog étant finalement aussi fou que le personnage qu'il dépeint à l'écran). Des figurants seraient même morts accidentellement durant le tournage de ces scènes... Une nouvelle fois, Herzog parle de la folie dans ses films. Mais pour une fois, j'ai le sentiment que cela se termine mieux que dans ses précédentes oeuvres.
Une nouvelle fois, on a un Klaus Kinski au sommet de son art. Même s'il est moins génial que dans Aguirre, la colère de Dieu, il n'en reste pas moins phénoménal. Certains regretteront peut-être le second rôle trop effacé de Claudia Cardinale mais chaque apparition à l'écran reste un régal.
Un film de fous qui traite de la folie et de l'opéra. Voilà comment on peut résumer Fitzacarraldo. Une grande oeuvre de la part de Herzog, parmi les meilleures de sa filmographie sans aucun doute. Un chef-d'oeuvre incontournable.