Five
6.1
Five

Film de Igor Gotesman (2016)

Soit une version trentenaire des Petits mouchoirs. Si le Canet était un beau petit produit sarkozyste, Five peut être vu comme le parfait film Macron : Poujado mais bien rythmé, thuné mais sympa, émouvant guimauve mais drôle cracra. Un film qui mange donc à tous les râteliers. Un truc de jeunes mais de droite qui se revendique cool, cultivée, auteur, Apatow-like, film-sitcom ultime et j’en passe, mais qui aligne les lieux communs, rebondissements embarrassants, vannes condescendantes, et utilise des trucs ni fait ni à faire à l’image de cette voix off frisson de la honte ou de la séquence en filmage subjectif dans la peau d’un chien, d’une morale globale franchement gerbante (L’amitié et la thune font bon ménage) et d’un déséquilibre total dans la gestion de son groupe sur le devant de la scène. Si j’aime les films de groupe, comme La vie au ranch, c’est justement parce que le film traite le groupe, tous sur le même pied d’égalité ou presque, sans pour autant que certaines entités soient interchangeables, chacun a ses aspérités, son caractère. C’est forcément dur à faire, mais c’est possible, même dans l’éclatement : Vincent, François, Paul et les autres. Pour ne citer que celui-ci. Là on est davantage dans un truc à la Radiostars, mais en plus passe-partout, avec une banale histoire de drogue puisque celui qui permettait au groupe de tenir dans un luxueux appartement (Grâce au blé que lui filait son père tant qu’il le croyait en fac de médecine) va se lancer dans un trafic de trop grande ampleur pour lui. Le problème c’est qu’Igor Gotesman zappe les 3/5e de son groupe (lui compris, puisqu’il campe l’un d’eux) tant on se fiche carrément de ce qu’ils jouent dedans : Le couple qui ne veut pas avouer qu’il en un (hyper pompé sur Friends / Monica & Chandler) et le super baiseur (Aussi pompé sur Friends / Joey). Trois personnages qui n’existent et vont se développer uniquement par ce prisme-là. Dans un film qui s’appelle Five c’est un peu problématique. Reste donc Rachel et Phoebe, pardon, Samuel et Timothée, et il faut bien admettre que ces deux-là, incarnés par Pierre Niney et François Civil (Déjà croisé dans Made in France et Dix pour cent) sauvent une bonne partie du film. Ceci dit, ça me fait chier de l’admettre mais si j’ai (beaucoup) ri, je leur dois beaucoup. Ils apportent une vraie fraicheur à un film entièrement articulé autour de ces mini-sketchs, qui auraient probablement été épuisants avec deux acteurs au capital sympathie moins développé.

JanosValuska
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le 13 juin 2017

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JanosValuska

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