MIZOGUCHI Kenji se dédouane à nouveau de son passé de collaborateur du militarisme japonais en défendant les femmes. Il évoque sa sœur Suzu, vendu comme geisha, à travers le personnage de Chiyo, vendue comme esclave. Mais il situe son histoire en 1880 pour ne dire pas que l’esclavage (travail et prostitution forcées) fut massivement pratiqué entre 1931 et 1945 contre les populations conquises par l’armée japonaise en Corée, en Chine, à Java, etc. C’est grâce à ce système que les yakuza se sont enrichis pendant et après la guerre.
Le discours, annoncé par la musique extradiégétique du générique, est terriblement pesant. Au nom du féminisme, il défend Jeanne d’Arc [23’07]... comme le Front national en France ! Il prône aussi la monogamie [1h14] et, dans le happy end, le bonheur entre femmes [1h23].
• Jean-Louis MARGOLIN, L’armée de l'Empereur - Violences et crimes du Japon en guerre (1937-1945), 2007 [Partage en ligne].
Massacres en masse de prisonniers de guerre, notamment à Nankin ; asservissement de millions d'Asiatiques et d'Occidentaux, entre camps de la faim et chantiers de la mort ; atmosphère de terreur à l'échelle d'un quasi-continent ; débauche de crimes sexuels et prostitution forcée ; utilisation de cobayes humains ; pillage généralisé ; intoxication par la drogue de populations entières. Cela dura huit ans et toucha 400 millions d'hommes.
• YOSHIAKI Yoshimi, Comfort women sexual - Slavery in the Japanese military during World War II, 1995 réédition, 2002 [Partage en ligne].
Yoshimi Yoshiaki fournit une riche documentation et des témoignages pour prouver l'existence de quelque 2 000 centres où jusqu'à 200 000 femmes (chinoises, coréennes, philippines, taïwanaises, indonésiennes, birmanes) ont été retenues pendant des mois et forcées de se livrer à des relations sexuelles.