Savior of the universe.
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Flash Gordon est marqué du sceau Dino de Laurentiis, depuis ses personnages fantaisistes aussi crédibles que les véhicules qui les transportent – pensons notamment à ce jet ski volant suivi d’anges guerriers, il fallait y penser ! –, rappelant la Barbarella de Roger Vadim (1968) ou anticipant le Dune de David Lynch (1984), jusqu’à la liberté de tons et de formes qui change un scénario quelconque en un spectacle qui ravit l’œil et amuse l’esprit par sa bêtise assumée. Car ce qui intéresse le long métrage est moins les individualités qu’il met en scène, incolores et inutiles, que la galerie de freaks qu’ils incarnent, vaste bestiaire intergalactique qui s’anime devant des décors magnifiques réalisées par Danilo Donati, à qui l’on doit le très beau Casanova de Fellini (1976). La musique originale cosignée par Queen et Howard Blake confère à l’ensemble identité et atmosphère rock déjantée ; elle participe à coup sûr de la notoriété croissante du film, source d’inspiration de ce grand adolescent et de son ours dans Ted de Seth MacFarlane (2012).
Chercher dans Flash Gordon intelligence et finesse serait se tromper lourdement sur ses intentions comme sur ses qualités : il convient, pour l’apprécier à sa juste valeur, de voir en lui un ovni n’appartenant à aucun genre véritable, parodique de lui-même, moyeu autour duquel gravitent des influences hétérogènes qui s’intègrent pêle-mêle au détriment du sens, pour un divertissement qui en met plein les yeux et les oreilles. C’est aussi ça, le cinéma.
Créée
le 8 mars 2021
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