Un Teruo Ishii qui précède de quelques mois sa série des « Line ». L'ambiance s'en rapproche un peu mais demeure bien moins « cinéma de genre/série B ». S'il y a déjà bien un monde nocturne où se mêle meurtre, réseau de prostitution, cabaret et strip-teaseuses, l'ambiance est plus mélancolique avec des policiers (infiltrés) qui retrouvent d'anciennes amours contraints de vendre leur corps ou de se produire dans des numéros lascifs sur scène.
Ca représente une part non négligeable du récit même si Teruo Ishii parvient à rendre ces séquences assez humaines. Rien de follement original (jeux des néons extérieurs clignotant ; caméra placée derrière des voiles, paravents et autres fenêtres ; préférence pour les gros plans de visages) mais ça introduit un léger lyrisme d'autant que le format 1.33 permet de mettre en valeur les visages.
Dans l'ensemble sa mise en scène essaie de dynamiser un scénario routinier : beaucoup de travellings (certains un peu complexes et/ou rapides), noir et blanc contrasté, pas mal de décors différents... Et pour éviter que le spectateur ne s'ennuie trop, il y a régulièrement des numéros de danses assez érotiques (pour l'époque) pour pimenter un peu le jeu. Les tenues sont pour le moins serrées et les soutien-gorges de Yoko Mihara manquent d'exploser à chaque mouvement.
Malgré ces détails racoleurs et la fusillade finale tout à fait décentes (où les pistolets ont des munitions infinies), le film est assez sobre et plus classiques que la série des « Line » à venir qui sera plus moderne, inventive avec des personnages moins figés et plus pétillant.
Un honnête policier cependant qui se suit sans déplaisir grâce à sa réalisation et ses 73 minutes.