C'est en s'ouvrant sur un jeune homme en uniforme jouant de la guitare électrique, en filmant de jeunes élèves de l'école parler de leurs passions et se reposer en faisant des choses triviales, que Ilian Klipper et Virgil Vernier arrivent à humaniser les policiers trop souvent détestés par des gens qui ne les connaissent que très mal, dans leur documentaire Flics.
Loin de l'image stéréotypé du policier inhumain fou de rage, la matraque à la main prêt à frapper tout ce qu'il voit où tout la machine de guerre surhumaine et héroïque,
le film montre dans son premier tiers ces policiers en cours avec leurs professeurs bénins et à l'écoute. Ce qui renvoies directement le spectateur à son enfance à l'école et lui permet de s'identifier encore plus facilement aux personnes filmées.
Visuellement, on reconnait une inspiration Sergeï Dvortsevoy notamment de son documentaire Le Jour du Pain à travers ses longs plans silencieux qui donnent une certaine grâce à des décors pourtant banals et de l'importance à ce qui est dit est montré donnant un aspect très naturel à l'oeuvre.
A travers les images montrées, se crée donc un quotidien, on reconnait le visage, dans la foule, de certain de ces jeunes déterminés qui ne sont jamais nommés, on les voit jouer entre eux, on suit leurs amours frivoles pour montrer qu'ils sont normaux. Dans certaines anecdotes racontées et des salauds injurieux interpellés, on se rends compte qu'il faut un mental d'acier pour exercer ce métier difficile et ingrat.
Le film se conclut aussi bien qu'il a commencé, avec ce même jeune joueur de guitare qui joue une petite chanson brillant par sa sincérité "Pour nous c'est un honneur, de servir les trois couleurs"
Les jeunes policiers veulent servir la patrie française.
Infiniment plus intelligemment construit qu'un épisode de 90 Minutes Enquêtes, ce documentaire d'une sobriété et d'une honnêteté incroyable pourrait faire changer d'avis les gens qui beuglent ACAB comme des animaux attardés.