Autant ! Je veux bien défendre le remake d'Assaut réalisé par Jean-François Richet sorti la même année. Mais pour cette production qui est un remake du long-métrage Fog monté par le Big John, là ce n'est pas possible. S'il a été mal reçu par les fans de John Carpenter, ça se comprend tout de suite dès les vingt premières minutes du film. Tout ce que ce dernier a fait pour nous glacer le sang, nous caler dans nos sièges et nous bluffer par son talent artistique incontestable à travers son long-métrage Fog, il l'a fait avec passion en montant sa production comme un artiste qui aime bien prendre son temps de faire les choses bien et sans avoir le droit à l'erreur.
Pour le cinéaste Rupert Wainwright, c'est presque tout le contraire. Il est sorti de nulle part, je n'avais rien entendu de lui jusqu'à que je vois son remake insipide où on voit bien qu'il n'a rien d'un grand réalisateur. Et s'attaquer à un film mémorable comme le film Fog sorti en 1980 sans avoir les compétences de John Carpenter pour en faire un remake absurde est une erreur qu'on aura bien du mal à lui pardonner. Surtout si on ne fait rien pour apporter du neuf et de l'originalité, à part le fait de changer les personnages en les faisant jouer par des adolescents contrairement à la version Carpenter où tous les protagonistes sont des adultes.
Eh oui ! Il y a que ça qui change. Le scénario est le même, la menace n'est pas plus menaçante que celle de l'autre film, l'angoisse n'atteint pas le même niveau de frisson et on sent une espèce d'impression de déjà-vu pendant tout le visionnage. Au fait ! On regarde ce film comme si on visionnait la version Carpenter mais avec consternation. Tom Welling, Maggie Grace et Selma Blair ne rivalisent en aucun cas avec les acteurs ayant interprété les mêmes personnages dans la version 1980. Ils jouent comme des pieds. C'est comme si on a leur demandé de faire que le minium.
Rien que la présence de ces trois derniers, le film a provoqué de l'ennui qui me donnait pas du tout envie de poursuivre le visionnage. Il a fallut que je me batte contre cet élément perturbateur pour voir finalement à quel point ce remake est vraiment raté. On ne retrouve pratiquement rien de ce qu'il a fait la réussite de la version Carpenter à part le fait que le film se déroule sur une île avec un phare implanté au bord d'une falaise. C'est la seule chose à la limite qui marche dans ce film. Les habitants sont sur une île, ils se font envahir par un épais brouillard mystérieux, ils ne peuvent pas appeler des secours et doivent se battre par leurs propres moyens.
Autre rare point positif de ce film, le brouillard se manifeste d'une manière assez inattendue pour créer une atmosphère assez tendue. Mais concernant les créatures, ils ne m'ont pas fait peur, l'aspect fantomatique des êtres vivant dans leur brouillard m'a laissé perplexe. Et bien entendu, la fin est quasiment la même. C'est vraiment con de se taper 90 minutes de visionnage pour ne même pas voir une fin différente de celle de l'autre version.
Dire que John Carpenter était à la production et qu'il ait laissé un réalisateur plus ignare que lui massacrer son propre film me désole. C'est affligeant de voir cette production qui est une véritable honte au film d'origine, avec même pas une musique produisant les mêmes sensations terrifiantes que celles qu'on peut ressentir lors du visionnage du film d'origine. Je crois que je vais me contenter que de revoir la version Carpenter, ce sera ma seule satisfaction que je peux trouver et la seule manière d'oublier ce que je viens de voir. 3/10
Mais c'est quoi ce brouillard ?