Follow the Sun est un biopic consacré à la carrière de Ben Hogan, l'un des plus grands golfeurs de tous les temps. Né à Fort Worth au Texas en 1912, celui que l'on surnommait « The Little Man » a appris à jouer, comme tant d'autres champions, en travaillant comme caddie dans un club local. Après avoir abandonné ses études au bout de deux ans et effectué divers petits boulots alimentaires, Hogan s'est lancé sur le circuit professionnel en 1930, juste avant ses 18 ans. Malgré le soutien indéfectible de son épouse Valerie, il mit dix ans avant de remporter son premier tournoi, et faillit arrêter à plusieurs reprises. Mais après sa première victoire individuelle en 1940, plus de 60 suivirent, de part et d'autre de la Deuxième Guerre mondiale au cours de laquelle il servit dans l'U.S. Air Force. Parvenu au sommet de son sport, Hogan vit sa carrière brisée dans un dramatique accident de voiture le 2 février 1949 : passé tout près de la mort, il s'en tira avec de multiples fractures osseuses et des problèmes de circulation sanguine qui le poursuivirent le reste de sa vie. Alors que les médecins n'osaient se prononcer sur sa capacité à marcher à nouveau, et encore moins à jouer au golf au plus haut niveau, Hogan réalisa pourtant l'un des plus grands comebacks de l'histoire du sport. En 1950, moins d'un an après l'accident, il s'inclina en play-off du Los Angeles Open face à Sam Snead. Quelques mois plus tard, il remporta l'U.S. Open. Dix autres succès, et pas des moindres, suivront jusqu'à l'arrêt de sa carrière à la fin des années 1950...


Sorti en 1951, cette production de la 20th Century-Fox avec Darryl F. Zanuck au portefeuille et Sidney Lanfield à la caméra avait tout pour être une grande et belle histoire comme les Américains en raffolent, celle de la revanche d'un homme contre les aléas du destin. Tout, à commencer un duo d'acteurs de renom : Glenn Ford dans le rôle titre, et Ann Baxter dans celui de l'épouse dévouée. Leur performance est d'ailleurs tout à fait honorable : Ford campe à merveille cet homme réservé, longtemps réputé froid en raison de la distance qu'il mettait avec le public quand il jouait, tandis que Baxter incarne très bien cette femme américaine modèle, premier soutien de son mari. Avant l'accident, on découvre le quotidien peu glamour des pros d'alors, parcourant le pays en voiture dans l'espoir de gagner quelques dizaines de dollars çà et là. Après, on assiste à la transformation psychologique de Hogan, qui, touché par les nombreux témoignages de soutien, se rend compte qu'il n'a rien à perdre à être plus chaleureux et communicatif. Les scènes de golf, tournés sur certains parcours fameux des États-Unis et dans lesquelles on aperçoit quelques authentiques stars de la petite balle blanche, sont très réussies. Cela, sans doute, grâce à l'apport de Hogan lui-même, conseiller technique omniprésent, à tel point qu'il fut jugé encore plus pénible et dur à satisfaire que n'importe quelle vedette hollywoodienne de l'époque !


Le seul problème, c'est que le film est sorti trois ans trop tôt... Hogan reprit les clubs après le tournage, et remporta, comme on l'a dit, l'U.S. Open en 1950. L'année suivante, il s'imposa à nouveau dans l'open national américain après avoir gagné son premier Masters. En 1953 enfin, il devint le premier golfeur, et toujours le seul à ce jour, à remporter trois tournois du Grand Chelem dans la même saison : le Masters, l'U.S. Open et l'open britannique. Et tout ça en boitant !

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le 13 mars 2018

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The Maz

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