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La naissance d'une légende - RESTROPECTIVE NOLAN #1

À la demande populaire, je suis fier de vous annoncer un nouveau projet artistico-critique, d'une ampleur JAMAIS vue sur ce site. Comme vous l'aurez deviné au titre, avec cet article débute une aventure qui me tient particulièrement à cœur, celle qui retrace la carrière du plus grand réalisateur de TOUS les temps, du prochain prix Nobel de physique, mais avant tout d'un homme, d'un mari, d'un père exceptionnel. Christopher, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Pardonne-moi cet affront, car je sais que tu me liras, mais j'ai vraiment la flemme de revoir la trilogie Batman parce qu'elle est bien donc c'est pas marrant. Néanmoins, TOUS les autres longs-métrages du Jésus Christ de Londres seront (re-)visionnés dans l'ordre chronologique, décryptés par les soins de mon équipe, et la cathédrale cinématographique qu'ils forment apparaîtra en exclusivité sous la charpente de ma plume.


Voilà voilà j'espère que tout le monde est chaud on va pouvoir commencer en douceur avec Following, du nom de l'action que tout lecteur devrait réaliser après avoir lu :))


Après quelques courts-métrages (qui sont sûrement eux-mêmes des chefs-d'œuvre), Nolan réalise et filme Following sur une année avec un budget minuscule et des acteurs amateurs. C'est l'histoire d'un mec (qui n'a pas de nom) qui suit des gens dans la rue, sous prétexte qu'il est écrivain et qu'il cherche de l'inspiration, mais en réalité parce qu'il est chômeur et qu'il se fait chier. Les dix premières minutes sont vraiment bien: c'est simplement filmé et même si on sent le manque de moyens dans l'audio notamment, ça donne un style indie pas désagréable et cohérent avec le noir et blanc 16mm. Là les ennuis commencent: d'une espèce d'exposition générale du hobby de stalker du protagoniste, on passe au récit d'un évènement spécifique où il suit un homme jusqu'à l'intérieur d'un café: l'homme le confronte et on est partis pour la trame principale. Ça va trop vite: le mec lui dit "haha t'as vu on dirait que je suis un businessman mais en fait je suis un cambrioleur en mode lupin t'as capté", tout de suite suivi de "je m'appelle Cobb veux-tu être mon associé ???" et logiquement "oui ok de toute façon je fais rien de ma vie !!". Je comprends qu'en 1h10 on peut pas tout développer à fond, et que c'est (plus ou moins, j'y reviendrai) censé être la retranscription d'un témoignage oral, donc qu'il est normal que des détails soient omis, mais du point de vue du spectateur la scène paraît quand même un peu lunaire.


Au moins elle ne fait pas faire grincer des dents, contrairement au discours catastrophique de Cobb sur la nature sociale du cambriolage qui pourrait avoir été écrit par un élève moyen-moins de première ES. En vrai ça a le mérite d'être un peu drôle tellement c'est filmé comme si le mec était un génie excentrique-philanthrope-machiavélique, avec le protagoniste qui l'écoute incrédule devant la fausse complexité des propos de Cobb. On sent ici la verve pseudo-intellectuelle qui fera office de signature dans la filmographie de Nolan, comme quoi on aurait pu empêcher tout ça si on s'était intéressé aux racines du mal...


Autre marque de fabrique déjà présente, la non-linéarité narrative se montre timidement, mais elle n'est pas trop mal utilisée et si on aurait très bien pu s'en passer (la scène du gant...), elle apporte un petit sentiment de satisfaction quand on remet tout à sa place.


Ensuite le gros du film se passe, on se prend un peu dans l'intrigue, la photo sobre et le son compensent la maladresse des scènes qui auraient mérité un peu plus de budget (dès que ça se bat en gros), et on est surpris par un twist scénaristique bienvenu. Puis un deuxième. Puis un troisième, et évidemment à ce point là on n'en a plus rien à foutre d'essayer de comprendre la vérité de l'histoire, puisqu'il paraît évident que de toute façon Nolan va encore tout retourner et on va devoir se contenter de ça. Bingo: le film s'achève sur un dernier rebondissement qui pourrait amener une fin acceptable s'il donnait un semblant de cohérence à l'histoire mais là il va falloir m'expliquer.

Donc en fait Cobb, depuis le début, avec un plan aussi complexe - on passera sur l'invraisemblance du fait qu'il se réalise - c'est juste le larbin du chauve proprio de salons de strip-tease, qui n'a rien trouvé de plus simple pour cacher un homicide que d'en provoquer 2 autres ?? C'est tellement nul. Autre problème, on comprend à la fin que l'histoire qu'on a suivi était l'acompte à un agent de police du récit tel que vu par le protagoniste, ce qui pourrait justifier certains raccourcis narratifs mais pose problème quand des détails anecdotiques sont filmés (est-ce qu'il faudrait comprendre qu'il les a racontés au poste?) ou pire quand on assiste à des scènes où ce dernier n'est même pas présent.

Dommage parce que si le jeune Nolan a déjà le melon, il a aussi l'œil et l'oreille, un casting correct et un début accrocheur. Comme c'est le messie du septième art à la caméra, Criterion a dès 2012 réédité Following, et c'est compréhensible étant donné la prédominance du réalisateur et l'évidente patte scénaristique que ses plus grands fans retrouveront ici. Mais quid du plus grand réalisateur belge de tous les temps A. Delvaux dont les films sont introuvables en DVD ?? Le triomphe de l'argent sur l'art...


Merci de m'avoir lu, et à bientôt pour le prochain volet de cette série avec Memento si je n'oublie pas lol.

odinol r.

odilonr
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le 25 avr. 2024

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odilonr

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