« Fondu au noir » aurait pu être un slasher comme un autre, s’il n’y avait cet hommage au vieil Hollywood en toile de fond. Cela lui donne une étrange poésie macabre qui ne peut que toucher le cinéphile. Le héros est un solitaire mal dans sa peau, il mélange allègrement fiction et réalité, les images des grands classiques se superposent au réel pour ne faire plus qu’un. Il tue sa vieille tante acariâtre comme Richard Widmark dans « Le carrefour de la mort », il se fait appeler Cody Jarrett, nom du personnage joué par James Cagney dans « L’enfer et à lui », puis il incarne tour à tour Dracula et la Momie de la Universal pour commettre ses méfaits. Sa course folle le mène droit sur le toit du Chinese Theater à Hollywood boulevard, où il décède sous les balles de la police, devant les yeux d’une fausse Marilyn dont il est amoureux. Ce destin tragique et singulier tire un trait sur un cinéma glamour révolu. La réalité brutale a désormais pris sa place sur les écrans.