Une grosse comédie populaire qui reste encore assez plaisante par sa bonne humeur, sa légèreté et sa candeur désuète. Cela dit pour l'époque, le film prenait pas mal de liberté sur la morale confucéenne et s'amusait à inverser les codes hommes-femmes : ici, c'est la jeune fille qui doit s'introduire dans la maison de son amoureux qui vit enfermée par son papa. D'ailleurs, celui-ci en a marre que des défilées d'adolescentes viennent parader sous ses fenêtres.
Cette inversion des sexes est particulièrement flagrante dans la conclusion où c'est le père qui est conduit comme une mariée à la cérémonie. Quelques autres allusions culturelles (ou jeux de mots ?) m'ont aussi sans doute échappé car mes 2-3 voisines taïwanaises riaient assez souvent.
Le film possède en tout cas plusieurs allusions sexuelles dans des dialogues ou situations à double-sens comme la fausse fuite d'eau supposée tandis que le jeune couple se bécote sur un canapé. Et si la réalisation est très académique, quelques plans jouent habilement de l’essor économique du pays comme les nouveaux immeubles d'habitation tout juste achevés ou des parcs qui semblent récents. On sent que le cinéaste parvient à capter des changements de mentalités et une certaine émancipation de la jeunesse (même si la censure laissait peu de marge de manœuvre niveau mœurs)
Sorti de ça, on est un vaudeville aux ressorts primitifs, aux gags appuyés par les effets sonores ou la musique entraînante (qui pompe allégrement des succès occidentaux comme du Nino Rota, Hernando's hideaway ou même James Bond). Il y en tout cas une fraîcheur et une décontraction qui fonctionnent si on est bon public.
Le dernier tiers est des plus détonnant aujourd'hui avec cette sorte d'éloge aux violences conjugales (partagées « heureusement ») car rien ne vaut une bonne grosse baston pour se réconcilier et retomber amoureux.se. Avec œil au beurre noire et hématomes de préférence