For Ever Mozart. Le jeu de l'amour et du hasard. Made in Sarajevo. Godard forever. Cinéma always. Jean-Luc et ses incessantes ruptures de ton, ses aphorismes étonnants, ses sempiternelles pirouettes cinématographiques... For Ever Mozart reste du pur God-Art, un cinéma qui ne ressemble à rien d'autre qu'à lui-même.
Nous sommes en 1996 et JLG nous livre un film comme les autres films de JLG : aride, délibérément abrupt voire souvent hermétique, essentiellement poétique. For Ever Mozart, sous ses dehors d'oeuvre sèche, transpire en permanence le Septième Art. Partant d'une mise en abyme pour le moins déroutante ( à savoir le tournage d'un film arborant le titre de Boléro Fatal, tournage mené dans les contrées bosniaques... ) Godard expérimente par, pour et sur le Cinéma, réinventant son Oeuvre à chaque plan. For Ever Mozart questionne l'Art sur bien des aspects : théâtre, peinture, musique... On y apprend, entre autres choses, que le père du personnage dramatique serait son auteur, et son acteur la mère nourricière.
Il y a du Victor Hugo dans ces combinaisons d'écriture particulièrement fortes. Pourtant Godard reste fidèle à sa grammaire anarchique et passionnante : de la musique là où nous ne l'attendons pas, une provocation morale souvent lourde de sens, des procédés de répétition proches de la litanie... For Ever Mozart n'explique rien mais évoque énormément, par ses rapprochements artistiques s'apparentant à d'édifiantes émulsions chimiques. En confrontant deux images, en coupant le son ou en l'amplifiant, en mélangeant les conversations comme un improbable larsen Godard l'a compris mieux que nul autre : le Septième Art, somme de tous les leurres et de toutes les vérités, est un champ libre d'expériences et d'expérimentations en tous genres. For Ever Mozart ou la guérilla d'un cinéaste en perpétuelle recherche créatrice. A voir !