Je suis limite profondément navré d'être passé à côté mais ça ne mérite clairement pas toute cette hype même si les bonnes comédies musicales Rock se font rares. Nous sommes bien entre "Cannibal the musical" pour les moyens et un "Rocky Horror Picture Show" psyché dans l'idée, sauf que "Cannibal the musical" c'est déjà pas le grand luxe alors là... Sortez le carton et les crayons.
Les frères Elfman tentent une sixième dimension façon psychédélique des égouts avec les moyens d'un Troma à peine et le scénario d'une gamine de 10 ans autour de sa vieille dinette. Psychédélique des égouts étant égal environ à l'ambiance d'un bon vieux "Retour des morts vivants" à laquelle on soustrait Casimir.
Je soupçonne fortement l'ensemble d'être culte grâce à la musique de Danny Elfman capable à elle seule de transporter dans un monde à part. Parce que vraiment, à côté de ça, le frangin Richard Elfman ne sait pas réaliser et n'a d'ailleurs rien fait de valable depuis, la bonne idée étant le noir et blanc original pour cacher la misère. La colorisation ultérieure de Richard Elfman sera aussi un bon subterfuge pour rendre l'image plus classe.
Je n'ai rien contre le débile, l'excentrique et les décors en carton bien au contraire, mais là, on est pas loin de La classe sur FR3, limite j'attendais horrifié l'arrivée de Bézu.
Non, j'ai bien regardé franchement, avec un deuxième survol pour voir si je n'abusais pas, si c'était quand même créatif finalement. Un petit quelque chose mais il n'y a guère que les très rares passages animés qui peuvent être qualifiés de cultes en rappelant les délires des Monthy Python, un lampadaire humain sympa et deux ou trois autres pichenettes dont quelques câbles grossiers, mais le reste, tu peux faire la même avec tes potes et ton caméscope chez toi.
Les dialogues sont affligeants. Personne ne sait jouer, personne ne sait danser, hormis le gars sur l'estrade pour la chanson de l'alphabet reprise des Three Stooges. Ça dégouline d'amateurisme. L'actrice principale Frenchy la française en tête est insupportable. Seules les deux Reines y mettent de la conviction. C'est sympa de retrouver Hervé Villechaize dans un rôle de roi nain qui tringle dès qu'il en a l'occasion mais le délire ne suffit pas à faire de Forbidden Zone autre chose qu'un trip puéril et sans intérêt brillamment relevé par la partition cosmic rock boogie culte qui flirte même avec l'electro techno.
Excellente musique donc, jusqu'au choix des vieux titres en playback, Danny Elfman bétonne le moindre instant, on ne peut pas en dire autant lorsqu'il est déguisé en diable, terriblement amateur comme tous ceux qui tentent de faire semblant de chanter ici.
On ne peut lui enlever son énergie et une certaine originalité mais ça ne suffit pas à faire un bon film.
NB : Forbidden zone a été créé au moment où le groupe de Danny Elfman, Mystic Knights of the Oingo Boingo, passait d'un style incluant le cabaret à un style plus rock. On y trouve des reprises de vieux classiques français et américains par le groupe pour leurs anciens spectacles ainsi que des compositions anciennes et nouvelles de Danny Elfman qui bouclent ainsi sa première bande originale.