Beaucoup d’enfants des années 80 ont grandi avec toutes ces séries B d’action, voire Z, stars des vidéoclubs. Une des sagas les plus emblématiques du genre est celle des American Ninja qui a rencontré un véritable carton chez les loueurs de VHS (puis de DVD). Mais allez savoir pourquoi, alors que quelque part elle a acquis au fil des années un petit statut de saga culte, je suis complètement passé à côté. Oui, je suis vierge de tout American Ninja. Enfin, je l’étais jusqu’à ce qu’un collègue, qui après avoir découvert la Rubrique de la Honte de DarkSideReviews, me lance un défi, celui de voir un film de sa jeunesse qui l’avait fait marrer devant tant de nullité. Ce film, c’est Force de Frappe, aussi connu sous le nom American Ninja 4. Pour plus de plaisir nanar, je n’ai eu d’autre choix que de le regarder en VF. Et sans atteindre les plus grandes réjouissances délicieuses que sont Barbarians, Carnosaur et autres Nemesis 4, cet American Ninja 4 s’est sort plutôt bien.


Alors oui, je commence cette magnifique saga directement par le 4ème opus, mais je devrais rapidement raccrocher les wagons car, à mon avis, une saga dont le titre est American Ninja, les scenarii ne doivent pas être ce qu’il y a de plus profond et philosophique. Mais de ce que j’ai compris en me renseignant sur la toile, Michael Dudikoff était le héros des 2 premiers. Il n’avait pas rempilé pour le 3 et avait été remplacé par David Bradley. Dans ce 4ème opus, Bradley reprend son rôle du film précédent et c’est le retour du ninja américain original. Ouais, les 2 héros de la saga enfin réunis dans un seul et même film. Ça claque ou bien ? Et tout ça sous la houlette de la Cannon, gage de qualité… ou pas. Bref. Ce coup-ci, il va être question de terroristes ninjas qui kidnappent des agents des forces spéciales américaines et qui menacent de faire exploser New York avec une arme atomique contenue dans une valise si l’État Américain ne paie pas une rançon pour les prisonniers. Forcément, ils vont dépêcher sur place leurs meilleurs hommes, eux aussi des ninjas. Ah bah il ne fallait pas s’attendre à du grand art hein. Dois-je encore vous rappeler le titre de la saga ? Ce qui est bizarre avec ce film, c’est qu’on a parfois l’impression d’être dans un 2 en 1. Les 40 premières minutes sont consacrées à David Bradley (le héros du 3ème film) qui va donc aller péter la gueule à du ninja mais qui fait n’importe quoi et va se faire kidnapper à son tour. C’est là que Dudikoff, alors devenu pacifiste et préférant désormais l’enseignement aux shuriken, va rentrer en jeu. Une phrase suffit pour le persuader de laisser tomber ses jérémiades et de le faire aller botter des culs. Le voilà donc parti sauver ses camarades des griffes du grand méchant Sheik qui déteste les chrétiens et les infidèles. Lorsque Dudikoff arrive sur place, il arrive dans une communauté de rebelles semblant tout droit sortir d’un sous Mad Max 3 italien de la belle époque qui combattent justement le fameux Sheik. Comme quoi c’est beau un scénario bien ficelé. Et alors que Bradley et Dudikoff arborent fièrement l’affiche du film, côté à côte, ils ne seront finalement aux côtés l’un de l’autre que l’espace de 5 minutes. Les joies du marketing du DTV lowcost de ninjas. Emplois du temps qui ne devaient pas être compatibles ? Combat de coq pour savoir lequel des 2 était le roi du DTV ? On ne le saura jamais.


Bref, et ça vaut quoi cet American Ninja 4 ? Vous vous doutez bien que nous ne sommes pas ici devant un chef d’œuvre du 7ème art… Eh bien ma foi, pour ce que c’est, c’est plutôt pas mal et le film délivre son quota d’action bas du front et de moments nanars. Il y a des ninjas de toutes les couleurs, noirs / rouges / jaunes / bleus / blancs ; c’est généreux en gunfight, bastons, explosions et autres cascades, avec un long final de presque 20 minutes. Alors entendons-nous bien, nous sommes très très loin des scènes d’action du cinéma de Hong Kong. Mais dans le genre série B d’action de vidéoclub à tendance nanar, ça se pose là et ça reste très divertissant. American Ninja 4 nous gâte avec des moments bien gratinés, avec notre héros qui arrête des flèches à la main parce que c’est trop facile ; mais aussi parfois avec les dents parce que c’est vraiment trop facile. On a des ninjas qui arrivent à mal jouer alors qu’on ne voit que leurs yeux sous leur cagoule, qui se déplacent en salto arrière car ils doivent croire que c’est plus discret. Ces mêmes ninjas arrivent à éviter des balles de pistolet mais sont incapables de faire de même avec des shuriken. On a même un ninja qui tombe du ciel où il semblait être caché en attendant le passage de nos héros sur une route au milieu de nulle part. Ouais, sont forts ces ninjas. Le film se fout parfois complètement de la logique et se dit que c’est bien aussi les facilités scénaristiques. C’est vrai quoi, nos deux héros qui sont parachutés en pleine pampa, pourquoi s’emmerder à les faire chercher leur contact pendant des plombes. 2 secondes suffisent car leur saut était le plus précis du monde. Et puis l’un des personnages le dit : « c’est sérieux, ces types sont des ninjas ». Je veux mon neveu ouais, et on ne la fait pas à un ninja, surtout quand c’est Michael Dudikoff. Ce dernier, comme à son habitude, est un brin poseur, le regard noir. Au moins il nous épargne son jeu pourrave puisqu’en 45 minutes, ses répliques se comptent sur les doigts de la main. On a dû lui dire de faire le ninja ténébreux, ben il s’exécute lui, c’est un professionnel. J’avoue, je me suis bien poilé devant ces scènes d’action montées avec les pieds mais généreuses, avec ce harnais un peu trop voyant lors de la scène de pendaison, avec ce moment où notre héros saute dans un trou et en ressort la seconde qui suit habillé en ninja (avec une coupe bien visible), ces ninjas qui font n’importe quoi et qui tombent comme des mouches. Ouais, non, définitivement pas du grand cinéma, ni même un bon film, mais on se marre bien et c’est déjà ça de pris !


Ce quatrième opus de la saga American Ninja est un petit nanar rigolo, pas avare en scènes d’action foireuses et en ninjas multicolores qui font n’importe quoi. En matière de film de ninja lowcost, on a vu mieux, mais celui-ci se défend bien.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-american-ninja-4-de-cedric-sundstrom-1990/

cherycok
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 4 mai 2022

Critique lue 30 fois

cherycok

Écrit par

Critique lue 30 fois

D'autres avis sur Force de frappe

Force de frappe
digitale_pourpre
3

La pitié n'est pas dans mon vocabulaire

Film US d'action / art martiaux quatrième épisode de la saga produite par la Canon des American Ninja, voyant la rencontre des personnages principaux des précédents opus c'est-à-dire de Michael...

le 5 avr. 2016

2 j'aime

Force de frappe
MetalPIg
7

Force Jaune en action ! (Note Nanarde)

Bouhouhouh, Steve James est parti et son absence se fait cruellement sentir, mais il reste assez de nanardise au fonds de la Cannon pour nous sortir un nouvel opus des ninjas américains. On a en vrac...

le 22 févr. 2024

Force de frappe
cherycok
3

Arc-en-ciel de ninjas !

Beaucoup d’enfants des années 80 ont grandi avec toutes ces séries B d’action, voire Z, stars des vidéoclubs. Une des sagas les plus emblématiques du genre est celle des American Ninja qui a...

le 4 mai 2022

Du même critique

Barbaque
cherycok
4

The Untold Story

Très hypé par la bande annonce qui annonçait une comédie française sortant des sentiers battus, avec un humour noir, méchant, caustique, et même un côté gore et politiquement incorrect, Barbaque...

le 31 janv. 2022

22 j'aime

Journey to the West: Conquering the Demons
cherycok
7

Critique de Journey to the West: Conquering the Demons par cherycok

Cela faisait plus de quatre ans que Stephen Chow avait quasi complètement disparu des écrans, aussi bien en tant qu’acteur que réalisateur. Quatre ans que ses fans attendaient avec impatience son...

le 25 févr. 2013

18 j'aime

9

Avengement
cherycok
7

Critique de Avengement par cherycok

Ceux qui suivent un peu l’actualité de la série B d’action bien burnée, savent que Scott Adkins est depuis quelques années la nouvelle coqueluche des réalisateurs de ce genre de bobines. Mis sur le...

le 3 juil. 2019

17 j'aime

1