C'est sur les bons conseils d'un Factory qui doit le regretter plus que moi et aussi pour profiter des fauteuils les plus confortables de la capitale que je me suis retrouvé devant ce film projeté dans le cadre du festival du cinéma chinois, cinéma qui m'est parfaitement inconnu à quelques exceptions près.
Faut dire que le début est pas facile, on met un peu de temps à comprendre qu'il s'agit en fait d'une fresque de 2h30 retraçant plusieurs moments de l'histoire chinoise sur presque un siècle. On suit en parallèle trois histoires et demi en tout, c'est quand même plus passionnant quand ça se passe au fin fond de la campagne profonde des années 30 que dans les grattes ciel du Pékin d'aujourd'hui, mais c'est pas plus mal, ça permet de vraiment se rendre compte de la fadeur visuelle (et fadeur tout court aussi d'ailleurs) de l'époque contemporaine au cinéma.
Les personnages sont globalement intéressants, c'est assez chouette de les voir évoluer, certains finissent par devenir attachants, on devine petit à petit le lien ténu qui relie toutes ces histoires, c'est parsemé de petits détail, et on se rend compte à la fin que beaucoup de personnages secondaires et de figurants étaient de vraies figures historiques, un peu trop même.
Mais le gros problème du film, c'est sa mise en scène qui veut nous dicter nos émotions à gros coups de musique au piano, ça se veut triste et joyeux, c'est couillon comme manière de faire, je crois pas que la bande son s'arrête une minute en tout. Ça dessert complètement le message. Et ce n'est pas la morale finale, mièvre comme tout, qui va arranger ça. Et puis les scènes vraiment tristes sont souvent trop appuyées, c'est pas finaud par exemple de foutre du flashback à la pelle à chaque fois un perso meurt (sauf quand c'est un Japonais tiens, comme par hasard, en plus ils ont des têtes de méchants les Japonais). Dommage parce que du côté de l'image, même si ce n'est pas du grand art il n'y a rien à redire à part, peut être, quelques avions en 3D pas très jolis.
Après faut pas trop s'étonner, filmer une fresque aussi ambitieuse est loin d'être un exercice facile, et peut être aussi que la culture du larmoyant est plus répandue en Chine, je n'en sais rien, toujours est-il que finalement j'ai quand même passé un bon moment, comme je l'ai dit au début le siège était confortable et la compagnie bonne. Par contre c'est con, on a raté le cocktail.