J'éprouve une véritable tendresse pour ce film et pour le personnage. Naïf, sans une once de malice et avec un cœur grand comme ça, Forrest Gump sillonne l'Amérique et pose sur elle son regard candide. A travers lui se dessinent certains des épisodes marquants de cette nation. Le King, la boucherie du Vietnam, la protestation contre la guerre, le Watergate, la lutte pour les droits civiques ... Tout ça en vivant son histoire dans la grande Histoire avec son amour constant et entier pour la belle Jenny qu'il ne cessera de perdre et de retrouver.
J'ai pleuré et j'ai ri pendant ce film grâce au décalage entre l'Histoire et la façon dont Forrest la perçoit. Ce que j'ai adoré, c'est l'incrustation de ce bonhomme dégingandé aux mimiques inimitables dans les images d'archive. Mais de nombreuses fois, c'est sa gentillesse et sa douceur qui m'ont mis les larmes aux yeux. Sa façon de protéger sa douce, le livre qu'il ramasse et rend à la jeune femme noire qui rentre dans un collège pour blanc alors que la masse hurle au scandale, la somme considérable qu'il donne à la mère de son ami disparu à la guerre, la façon dont il sauve tous les autres. Et tout ça sans vraiment s'en rendre compte comme si tout ça allait de soi.
Cette fresque majestueuse (car c'est bien de ça qu'il s'agit) est servie par des acteurs magnifiques qui campent des personnages bien travaillés. Elle est aussi sublimée par une bande son variée et entraînante. Quant à la réalisation, elle est menée tambour battant, sans un tambour. A cela s'ajoutent la belle lumière et surtout, les beaux paysages.
Forrest Gump, c'est comme une boîte de chocolat : il se dévore sans modération. :)