Faible
Le vivre-ensemble en dépit des différences, enjoignant chacun à assumer les siennes autant que celles des autres. Une bien belle leçon de vie, dont le cinéma se fait le chantre pour la ressortir à...
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le 16 avr. 2020
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Forte n’ose jamais son sujet, reste accroché à une pudeur malheureuse qui demeure du début à la fin, en dépit de son intrigue qui, elle, exigeait une libération certes psychologique, mais également physique. À quoi bon investir le milieu de la pole dance si c’est pour garder cachées ses formes, si c’est pour ne pas toucher la barre lors de la représentation, si c’est pour forcer une sensualité à aucun moment crédible parce qu’à aucun moment concrète ? La libération en parole n’équivaut pas à une libération en actes, tout semble davantage relever du pari d’amis, de la blague, que du challenge personnel pour prouver quelque chose, à soi et aux autres. Le long métrage échoue non seulement à investir un milieu aujourd’hui encore controversé, mais également à en faire le lieu de la renaissance à soi d’une jeune femme que le regard des autres pousse à « se féminiser ».
Car que signifie « se féminiser » ? Une piste, en contrepoint, apparaît avec le personnage de Steph, incapable de savoir s’il est attiré par les hommes ou par les femmes ; piste qui est, elle, mise en pratique, quoique fort sagement. Mais tel n’est pas le cas de l’intrigue principale, la moins intéressante au demeurant : la danse sert à amuser le fils de la bonne amie partie à un rencart, à surprendre la mère qui ne comprend pas, à occasionner une scène insolite dans le métro parisien. À quel moment la barre de pole dance devient-elle l’instrument d’une acceptation de sa féminité, un instrument de travail et d’affirmation de sa beauté ?
Écartelé entre deux positions inconciliables, l’une s’attelant à l’immobilisme – j’assume mon corps et mes rondeurs, je me tiens écartée des canons esthétiques à la mode –, l’autre au mouvement – j’apprends à me « féminiser », à maîtriser mon corps et son pouvoir érotique –, le film, par lâcheté, ne choisit pas de défendre un point de vue. En résulte une succession de scènes peu drôles et guère émouvantes, sauvées par le talent des seconds rôles, à commencer par Valérie Lemercier, Nanou Garcia et Ramzi Bedia. « J’ai vu la brèche », s’exclame Nour à plusieurs reprises. C’est bien de l’avoir vue, encore fallait-il oser s’y engouffrer.
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le 16 avr. 2020
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