Retour au bercail

À l'aube de l'an 2000, Christophe Lambert se lance dans un revival de ses plus belles franchises. Il signe ainsi le quatrième volet des aventures de Connor McLeod et enchaine avec la suite de Fortress, ce putain de film carcéral futuriste qu'avait mis en scène Stuart Gordon au début de la décennie précédente. Cette fois-ci, c'est carrément le producteur du premier film John Flock qui se charge de co-écrire le scénario tandis qu'il engage le confirmé Geoff Murphy pour mettre en boîte tout ça.

Cricri est de retour, désormais aux côtés d'un casting de choix avec notamment Patrick Malahide en méchant sournois derrière son bureau, Pam Grier qui se balade le temps de quelques scènes et même le Petit Jean du Robin des Bois avec Costner. Du lourd. Coproduction luxembourgeoise oblige, le film n'aura pas un budget mirobolant mais quand même assez pour se payer le luxe d'avoir le directeur photo Hiro Narita, dont le toujours aussi soigné travail donne un certain cachet au film.

Pour le reste, Fortress 2 surpasse de très loin son prédécesseur, plongeant notre évadé de héros dans une nouvelle forteresse cette fois-ci spatiale, de quoi dépayser totalement le fan. L'intrigue consistant à s'échapper de la prison ultra-perfectionnée tout en faisant tomber son dictateur de directeur par la même occasion brille de par ses rebondissements haletants, ses scènes d'action démesurées, ses effets spéciaux dingues et ses séquences émotion bouleversantes, à l'instar de la mort d'un cafard, meilleur ami d'un prisonnier devenu débile. Le paquet de Kleenex s'est vidé à vitesse grand V.

Avant-gardiste, violent, exaltant de bout en bout, Fortress 2 est une leçon de mise en scène, de rythme, d'écriture, la globalité des dialogues oscillant entre réflexions philosophiques, explications perspicaces du scénario et punchlines assassines. Dommage en revanche que notre Lambert national ne pousse qu'un seul petit ricanement, préférant se la jouer badass à 43 ballets en tenant tête à des Russes forcément champions d'échecs et des gardes vicelards qui regardent les taulards prendre leur douche. Une perle du genre qui a eu les honneurs de sortir en salles françaises à l'été 2000. Les distributeurs avaient du flair à l'époque.