Ce n'est pas moi qui le dis mais Bourvil poivrot qui essaie d'apprendre ça au mainate du bistrot qu'il affectionne (le bistrot, pas l'oiseau) ! Et bien évidemment, le volatile va répéter ça au moment où deux "schleux" vont s'attabler au bar du bistrot, avec l'effroi qu'on imagine pour le bistrotier et sa femme !
Chapeau bas à Alex (Alexandre) Joffé qui n'a pas réalisé beaucoup de films dans sa carrière : 12 au total (celui-ci étant le septième bouclé à l'âge 42 ans) de 1946 à 1968 avec les "Cracks" et dont la plupart ont été d'immenses succès...
Le scénario, qui repose sur l'exode des juifs pendant la seconde guerre mondiale et la chasse impitoyable que leur faisaient les boches ou miliciens français, a pourtant été vu et revu dans des quantités de films... Mais ici, le sujet est traité avec beaucoup d'humanité, de charisme : Bourvil occupe un rôle à contre-emploi et d'une grande sensibilklité, même si au début, c'est un poivrot qui va s'amender. Contraint de jouer le faux mari d'une bourge" jouée sans effort par Michèle Morgan.
Le duo de caractères et d'éducations opposées est un régal, d'autant que cerise sur le gateau, le faux papa hérite de deux gamins...
Bourvil faisait partie du "patrimoine" du réalisateur qui s'avait s'entourer, et qui a fait 6 films avec lui...
Tous des réussites...
Le casting est aussi une pure petite merveille de choix ,où chaque comédien rend son personnage vivant. Les plus physionomistes trouveront qu'un des gamins ressemble à Frédéric Mitterrant ! C'était du reste ce que je pensais, et même s'il est crédité au générique d'un autre nom, c'est pourtant bien lui...
Si cette rediffusion aura été un enchantement (malgré une heure bien tardive pour ceux qui ne peuvent enregistrer) ce film a failli perdre une de mes étoiles à cause de sa longueur (121 mn) et des moyens utilisés pour le faire durer, comme les chansons de Bourvil, ou encore les séances de piano, il est vrai de tradition à l'époque...Ce sera mes seuls reproches car je suis vraiment entré dans l'action.
Dommage aussi cette fin...
Ce film m'aura rappelé deux choses :
- les enfants appartiennent à ceux qui les élèvent, prennent soin d'eux
- Michèle Morgan était décidément une bien piètre bricoleuse : chaque peintre sera effaré de la manière dont elle a entrepris de remettre en couleur une porte de son logement : le pinceau en rit encore !
France 3 le 25.09.2021