Un Fellini sans Fellini. Et pourtant tout y est ou presque: Giuletta Masina, la muse du maestro, la musique de Nino Rota (dont il reprendra plus tard le thème principal pour Le parrain), une ambiance et des décors typiques de la première période fellinienne et un scénario cosigné... Federico Fellini. Mais c'est finalement Eduardo De Filippo (le plus grand dramaturge italien du XXe siècle) qui assurera la réalisation de cette commande de Dino de Laurentiis qui voulait donner une suite à La Strada et aux Nuits de Cabiria. Le résultat n'est pas déshonorant mais le film souffre d'une mise en scène sans relief et d'une direction d'acteurs trop théâtrale et peu subtile. Le duo Masina/Sordi en fait des tonnes et l'on cherche en vain la poésie décalée et la fantaisie que Fellini savait donner à ces histoires faussement néo-réalistes, avec leur galerie de marginaux plus ou moins minables mais toujours profondément humains.