Fotogenico nous montre l’aventure d’un homme qui a perdu pied après le décès de sa fille unique… il veut comprendre les raisons de sa mort et pourquoi elle lui a caché tant de choses. Cet homme va alors s’engouffrer dans un univers presque onirique, une société humaine plutôt artistique et déjantée, montrant une tout autre facette de Marseille. Un monde où le temps semble ne pas avoir de prise sur ses habitants excentriques, un monde underground où les précarités n’ont guère d’importance, tant qu’il y a le sexe libre, l’art et la musique mais aussi, malheureusement, la drogue.
Romano et Sabatier filment ce monde avec autant de fascination et de tendresse que de sévérité, au travers de personnages colorés et exubérants à l’extérieur pour mieux cacher la part sombre et triste intérieure, de pures freaks dans notre société hypocrite. En contraste avec une ville filmée en plein été et toujours ensoleillée, où même les rues les plus laides paraissent magnifiques sous l’objectif des réalisateurs, ils dévoilent leur amour pour Marseille et nous rappellent aussi que la beauté est partout, même dans les endroits les plus improbables. Campé également par un très bon casting, Christophe Paou est aussi insupportable qu’attachant, Roxane Mesquida toujours magnétique et énigmatique, Angèle Metzger très touchante, et John Arnold en dealer aussi détestable qu’hilarant.
Un film punk, drôle et bouleversant.