Four shades of Brown, premier long métrage cinéma d'Alfredson qui a parfait son art depuis avec le génial Morse et le très bon La taupe, est une sorte de film à sketchs déguisé en film chorale. Déguisé car un film chorale voit se croiser à un moment où un autre certains des protagonistes des différentes histoires, comme dans le génial Magnolia, ce qui n'est pas le cas ici.
Four shades of brown décrit non pas 4 familles mais bien 4 pères : Le premier est un riche excentrique qui vient de mourir et qui est la voix-off du plus long segment et aussi le plus faible. Se foutant de tout et de tout le monde, je ne spoilerai pas la surprise qui attend les invités de sa cérémonie mortuaire qui est clairement le seul point réussi du sketch, le patriarche millionnaire n'est au final qu'une ordure égocentrique ne prenant les autres, ses conquêtes féminines, comme ses enfants, que comme des détails insignifiants de sa vie.
Le second, le plus touchant au final, est un vieux magicien ayant fini par devenir transparent et quasi muet avant de retrouver son amour suite à une jalousie qui le réveille comme une bonne gifle.
Le troisième est un père pantouflard, gentil mais tiédasse et le dernier n'est rien de moins qu'une ordure de père incestueux.
Four shades of brown, couleur qui en dit long sur le sentiment de l'auteur et son rapport avec le père, mêle humour et drame, Alfredson essayant de reproduire le cinéma du PTA de Magnolia et des Fraises sauvages de Bergman sans y réussir à tous les coups. Trop long et bancal parfois, le film montre quand même de grandes qualités qui seront affutées dès son second film.