Out of my way, shithead !
L'histoire d'une bande de sympathiques (légèrement) désaxées en plein dans des tourments très adolescents de refus de l'autorité et des normes sociales, à la recherche d'un idéal, vers une utopie, le tout dans une société pauvre et machiste.
Ça donne donc Foxfire, un petit gang qui tente de se rebeller, qui se nourrit d'idéaux anarchistes et communistes, de 5 membres au départ, elles se veulent communauté destinée à accueillir toute femme qui a soif de liberté. Cependant cette dernière n'ayant jamais nourri son homme, elle vont être prise dans un engrenage pour tenter de subvenir à leurs besoins.
La caméra tremblote un peu parfois, les acteurs sont plutôt convaincants même si les rôles ne sont pas écrits avec une finesse extrême, il y a de beaux passages. On les suit dans leurs pérégrinations, on veut y croire puisqu'elle nous inspirent de la sympathie et que rien n'est facile mais on sait déjà que tout est bancale, de leurs motifs futiles à leur manque de continuité idéologique. Ce qui maintient la barque hors de l'eau, ce qui va jusqu'à lui donner de la prestance, lui faire croire que de barque on arrivera à un paquebot, c'est celle qui dirige le groupe, celle qui avec sa peinture rouge rend concrète leur flamme dans la ville, c'est Legs. Plus rachitique, plus petite, plus cernée, plus marquée par la vie, les cheveux courts mais les yeux brillants, la bouche tordue par le dégout ou charmante dans un sourire chaleureux.
Passant de la société secrète, du gang, à la communauté pseudo rebelle, les objectifs et aspirations matérielles ne sont pas les même, elles semblent refuser en bloc cette réalité, refusant de grandir ou d'endosser le rôle qu'elles attribuent avec mépris ou haine à leurs aîné(e)s.
On suit le film à travers la narration de la secrétaire du groupe, un des membres fondateurs, qui caresse d'abord ce groupe avec amour et espoir, avant de se rendre compte que celui-ci a changé, elle aussi. C'est intéressant pour le spectateur puisqu'on nous donne un regard qui va passer du subjectif à l'objectif, qui va marquer la différenciation et l'évolution, peut-être la seule qui ne s'interdit pas de changer.
Partant d'une idée peu banale dans une société qui ne l'était que trop, le film est un peu long puisque l'enchainement des faits est somme toute linéaire, sans grandes surprises, manquant presque de nous faire croire qu'il va manquer de rythme sur la fin, une bonne surprise tout de même.
Cependant, "Foxfire burns and burns", à force de se consumer, tout à un gout de cendres ...