Personne ne parlera de nous quand nous serons mortes.
Le cinéaste français Laurent Cantet adapte le roman de Joyce Carol Oates, déjà adapté en 1996 dans un film méconnu du même nom avec une Angelina Jolie alors débutante.
D'avantage que le récit d'une petite délinquance basculant dans le drame, "Foxfire" est surtout le portrait peu flatteur d'une société patriarcale et hypocrite considérant la femme comme un objet que l'on peut utiliser à notre guise sans se soucier aucunement des conséquences, où l'adolescent est vu comme une menace, où toute idée de liberté ou d'anticonformisme est à bannir sur le champ.
Bien que partisan, Laurent Cantet évite soigneusement de basculer dans un féminisme facile et réducteur, tentant d'apporter un regard aussi bienveillant que détaché, de montrer toute la complexité d'une telle situation, démontrant que la femme peut parfois trouver en sa propre soeur son pire ennemi et que l'homme, bien que faible, n'est pas automatiquement un porc.
Filmant son film comme le ferait un cinéaste typiquement américain, Laurent Cantet, s'il n'évite pas quelques baisses de rythme, offre un bel écrin à son jeune casting constitué de quasi-inconnues absolument parfaites et faisant preuve à la fois d'un naturel certain et d'une belle présence, achevant de faire de "Foxfire" une oeuvre tout à fait passionnante.